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Mantes-la-Jolie : les personnes alcoolisées interpellés dans la rue devront payer la facture d'intervention de la police

Dès 1ᵉʳ décembre 2024, les personnes interpellées en état d’ivresse publique manifeste à Mantes-la-Jolie devront s’acquitter d’une amende. [©guruXOX/Adobe]

Dès le 1er décembre 2024, les personnes interpellées en état d’ivresse publique manifeste à Mantes-la-Jolie auront l’obligation de s’acquitter d’une facture supplémentaire de 150 euros. Depuis 1873, l’ivresse sur voie publique est une infraction.

Une mesure surprenante. À Mantes-la-Jolie, les personnes interpellées en état d'ébriété sur la voie publique devront payer une facture de 150 euros pour couvrir les frais d’intervention des policiers municipaux. Une mesure dissuasive, mais qui suscite des débats sur son impact et sa légitimité. Depuis 1873, l’ivresse sur voie publique est déjà une infraction passible d’une contravention pouvant aller jusqu’à 150 euros.

Adoptée par le conseil municipal le 18 novembre 2024, cette mesure s’inscrit dans un cadre légal, prévu par le Code de la santé publique, qui autorise la facturation des frais aux contrevenants. Chaque intervention pour une ivresse publique manifeste a mobilisé, en moyenne, trois agents pendant 1h30.

À Mantes-la-Jolie, la ville a calculé le montant de 150 euros en se basant sur un coût horaire chargé de 33 euros par agent. Ces interventions ont également impliqué un transfert au centre hospitalier pour un examen médical obligatoire avant un éventuel placement en cellule de dégrisement.

14 interpellations pour ivresse publique manifeste

Selon la municipalité, ces situations ont détourné les agents de leurs missions principales, comme la prévention des troubles à l’ordre public ou la sécurisation des quartiers.

Depuis janvier 2024, 14 interpellations pour ivresse publique manifeste ont été enregistrées à Mantes-la-Jolie, un chiffre stable par rapport aux 12 cas relevés sur l’ensemble de 2023. Malgré leur faible fréquence, ces incidents ont représenté un coût significatif pour la collectivité.

En appliquant cette mesure, la ville espère également dissuader les comportements à risque sur la voie publique. Cependant, cette disposition a suscité des débats. Audrey Hallier, élue d’opposition, a exprimé ses réserves, dénonçant une possible «marchandisation» de la police et estimant que cette mesure pourrait ouvrir la voie à d’autres services payants. Elle a également interrogé la pertinence d’une telle mesure au vu du faible nombre d’interventions recensées.

La notion d’ivresse publique manifeste repose sur une évaluation subjective des policiers : des signes comme une démarche vacillante, une haleine alcoolisée ou des propos incohérents suffisent pour constituer un motif d’interpellation. Cette appréciation, bien que légalement encadrée, pourrait, selon certains membres de l’opposition, laisser place à des abus.

Pour la municipalité, cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large de lutte contre les nuisances sur l’espace public. En 2023, plusieurs établissements ont déjà été sanctionnés, avec des fermetures administratives temporaires pour limiter les débordements liés à la consommation excessive d’alcool, notamment en sortie de bars. Ces actions ont visé à responsabiliser à la fois les établissements et leurs clients.

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