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Narcotrafic : Bruno Retailleau dévoile les grandes lignes de son plan, avant sa visite à Marseille vendredi

Le ministre de l'Intérieur souhaite mettre fin à la banalisation de la drogue. [REUTERS]

Avant sa visite à Marseille vendredi, le ministre de l'Intérieur annonce la création d'un parquet national anti-narcotrafic similaire au parquet national anti-terroriste, des «cyberpatrouilleurs» ou encore le lancement d’une campagne sur les dangers de la drogue.

Le patron de la place Beauvau montre les muscles. Bruno Retailleau a dévoilé au JDNews une partie de son plan pour lutter contre le trafic de drogue, quelques jours avant son déplacement à Marseille avec le garde des Sceaux. Le ministre de l'Intérieur pointe du doigt la «tolérance» dont à bénéficié le trafic de drogue depuis des décennies à cause du «discours soixante-huitard qui n’a cessé de banaliser» la consommation de stupéfiants.

Bruno Retailleau va jusqu'à mettre sur un même pied d'égalité les caïds de la drogue et les islamistes. Selon lui, les trafiquants ne sont pas «moins dangereux que les barbus» et la «vendetta ne vaut pas mieux que la charia».

C'est la raison pour laquelle le «premier flic de France» souhaite la création d'un parquet national anti-narcotrafic similaire au parquet national anti-terroriste. Concrètement, les juges pourraient agir à l'échelon national et international. «Comme les trafiquants, les islamistes ne connaissent pas les limites territoriales des juridictions», assure-t-il.

Création de «cyberpatrouilleurs»

Le ministre de l'Intérieur ne souhaite pas limiter son action à la création d'un parquet dédié. Bruno Retailleau compte également s'appuyer sur les nouvelles technologies. «Je pense à l’espace cyber, pour infiltrer le haut des réseaux mais aussi pour s’attaquer à la livraison à domicile – les fameux "uber shit" – qui tendent à remplacer les points de deal en certains endroits», explique-t-il. En ce sens, des «cyberpatrouilleurs» seront chargés de traquer les trafiquants cachés derrière leurs écrans. Il prévoit également de renforcer les moyens alloués aux policiers et le lancement d’une campagne nationale inédite pour dénoncer les ravages de la drogue.

Le 1er novembre dernier, en déplacement à Rennes, Bruno Retailleau avait aussi tenu des propos fermes. «Si on ne fait pas cette rupture, j'aurais beau mettre des policiers, des CRS, on aurait beau renforcer l'investigation, on n'arrivera à rien. C'est un changement total de cadre législatif. Ça prendra des années. Et ce combat, on va les gagner», a-t-il promis face à une habitante qui a déploré l'insécurité qui règne dans son quartier.

L'idée d'envoyer l'armée resurgit dans le débat public

Depuis plusieurs jours, le trafic de drogue refait la une de l'actualité à la suite d'une fusillade survenue dans la nuit du jeudi 31 octobre au vendredi 1er novembre à la terrasse d'un restaurant situé place Coimbra à Poitiers.

Anis, un jeune de 15 ans, est décédé et quatre personnes ont été blessées par les tirs. Le quartier des Couronneries où vivent environ 20.000 personnes est connu pour le trafic de stupéfiants.

Par la suite, le député macroniste Karl Olive a proposé d'envoyer des militaires dans certains quartiers en proie au trafic de stupéfiants afin de provoquer «un véritable électrochoc dans ce pays».

L'élu des Yvelines propose de mettre en place ce dispositif dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville. «Je pense qu'on devrait tester aussi le mix entre la police nationale, la police municipale et des militaires», a-t-il précisé.

Karl Olive appelle à pénaliser les cinq millions de consommateurs qu'il juge autant responsable que les dealers. «Quand on achète de la drogue, on achète un bout de kalachnikov», a lancé le parlementaire sur CNEWS.

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