Dimanche 3 novembre, plusieurs milliers de manifestants d'origine ultramarine ont défilé dans les rues de Paris contre la vie chère en Outre-mer. Vêtus de rouge, ils ont revendiqué l'alignement des prix sur ceux de la métropole.
«Monopole criminel», «Békés insatiables». Voilà ce qu'on pouvait lire dimanche 3 novembre sur les pancartes de manifestants appartenant à la diaspora ultramarine, qui étaient rassemblés dans les rues de Paris afin de protester contre l'explosion des prix en Outre-mer.
Grosse mobilisation aujourd'hui à #Paris, jusqu'au ministère des Outre-mer, en soutien au mouvement social contre la vie chère en #Martinique Solidarité ! pic.twitter.com/11StxIy1TW
— CNT- SO (@cntso_fr) November 3, 2024
«On a l'impression que la situation dans les Outre-mer ne concerne pas les Français de l'Hexagone. Cette manifestation est là pour faire du bruit et faire connaître la situation aux autres Français», a soutenu à nos confrères de l'AFP Louis-Philippe Mars, vice-président de l'association Ultramarins Doubout, qui avait appelé à la mobilisation. Le mot d'ordre principal de cette manifestation : «Nous demandons la continuité territoriale et l'alignement des prix sur ceux de la métropole».
«Le pacte colonial n'a plus sa place dans les outre-mer»
Depuis plusieurs semaines, de nombreuses actions ont été menées dans les îles françaises antillaises, et notamment en Martinique. Il y a deux semaines, 2.000 personnes avaient déjà manifesté à Fort-de-France contre la vie chère, après le refus du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (Rpprac), de ratifier un accord pour une baisse de 20% des prix de l'alimentaire, qui concernait 6.000 produits. En moyenne, selon l'Insee, la différence de prix entre la métropole et la Martinique peut atteindre 40%.
«La plupart des gens en métropole ne sont pas au courant que chez nous, on paie le double pour manger des céréales. Les enfants là-bas n'ont pas le privilège d'en manger. Un caddie chez Carrefour, on le paie le double, voire le triple d'ici», a témoigné Corry Diomar, 31 ans, dont une partie de sa famille habite aux Antilles. Le ressenti est le même en Nouvelle-Calédonie : «Les gens ont du mal à se nourrir, se soigner et s'éduquer correctement», a témoigné, avec dépit, Céleste, travailleuse sociale de 22 ans.
Les manifestants ont été nombreux à fustiger les groupes Bernard Hayot, Créo, figures de l'agro-alimentaire en Martinique, les qualifiant de «grande distribution scélérate» et leur demandant de «changer leur mentalité coloniale».
Si des milliers de personnes n'ont pas réussi à atteindre le ministère des Outre-mer, car protégé par les forces de l'ordre, les organisateurs se disent prêts à la négociation. «Nous restons ouverts au ministère, nous souhaitons retourner chez nous avec des réponses claires. Le pacte colonial n'a plus sa place dans les Outre-mer», a martelé Aude Goussard, membre du Rpprac.