A l’occasion du 70e anniversaire de l’insurrection du 1er novembre 1954 qui a déclenché la guerre d'Algérie, le président français Emmanuel Macron a reconnu l'assassinat de Larbi Ben M’hidi par des militaires français.
Le président français Emmanuel Macron a reconnu, dans un communiqué publié vendredi par l'Elysée, que le dirigeant du Front de libération nationale (FLN) Larbi Ben M’hidi avait été «assassiné par des militaires français», à l’occasion du 70e anniversaire de l’insurrection du 1er novembre 1954 qui marquait le début de la guerre d’Algérie.
Le président de la République «reconnaît ce jour que Larbi Ben M’hidi, héros national pour l’Algérie et l’un des six dirigeants du FLN qui lancèrent l’insurrection du 1er novembre 1954, a été assassiné par des militaires français placés sous le commandement du général Aussaresses».
Cette reconnaissance s'inscrit dans une volonté d'Emmanuel Macron, élu en 2017, d'entendre «regarder l’Histoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie en sa vérité, dans le but d’aboutir à la constitution d’une mémoire apaisée et partagée», rappelle l'Elysée.
«bataille d'Alger»
Larbi Ben M'hidi, né en 1923 dans le département de Constantine, à l'est de l'Algérie, est issu d'une famille rurale aisée. Avant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage dans les scouts musulmans. Marqué par les massacres du 8 mai 1945, Larbi Ben M'hidi devient un des architectes du FLN.
Il est arrêté lors de la «bataille d'Alger», déclenchée en janvier 1957. Le militant, qui refuse de parler, est tué par un groupe de soldats français aux ordres du futur général Aussaresses, dans la nuit du 3 mars 1957.
«La reconnaissance de cet assassinat atteste que le travail de vérité historique, que le Président de la République a initié avec le Président Abdelmadjid Tebboune, se poursuivra», précise le communiqué. Une commission mixte d’historiens a été mise en place par les deux chefs de l’Etat.
En déplacement au Maroc, Emmanuel Macron a renforcé ses liens avec Rabat. De fait, l'Algérie, en conflit avec son voisin sur la question du Sahara occidental, et la France entretiennent une relation complexe. «C’est aussi en pensant aux générations futures que le chef de l’Etat se fait devoir, encore et toujours, de chercher les voies de la réconciliation des mémoires entre les deux pays», conclut l'Elysée.