Alors qu'une expérimentation de l'abaissement de la vitesse est prévue sur deux tronçons des autoroutes A86 et A4, à 70 km/h dès novembre, l'association 40 millions d'automobilistes dénonce un acharnement des politiques publiques envers les usagers de la route.
Des automobilistes excédés. Deux arrêtés préfectoraux, l'un d'ores et déjà pris pour le Val-de-Marne, et l'autre prochainement en Seine-Saint-Denis, vont autoriser l'expérimentation de deux tronçons autoroutiers à 70 km/h sur l'A4 et l'A86, à partir de novembre.
Les deux zones concernées par ces réductions de la vitesse de 20 km/h sont situées entre les communes de Charenton-le-Pont et Saint-Maurice pour l'autoroute A4 ainsi qu'entre Saint-Denis et la Courneuve, sur l'A86.
Un mois après l'abaissement de la vitesse à 50 km/h sur le boulevard périphérique parisien, à la suite d'une décision de la Ville de Paris, cette expérimentation sonne comme une provocation supplémentaire des pouvoirs publics pour l'association 40 millions d'automobilistes.
«Nous avons lancé notre pétition en ligne, pasdesescargots.com. Comme les pouvoirs publics nous confondent avec des escargots sur le boulevard périphérique et désormais un peu partout, il est grand temps de lancer un appel (sur le ton de l'humour évidement), afin de mettre la pression à l'échelle de la Région et sur le plan national et dire que ces baisses de vitesse successives ne servent à rien», a confié à CNEWS Pierre Chasseray, délégué général de l'association.
une Pollution sonore excessive, selon les préfectures
De leurs côtés, les préfectures justifient ces expérimentations par le fait que trop de Franciliens se retrouvent confrontés aux nuisances sonores et à la pollution, issues de la circulation routière. L'arrêté préfectoral du Val-de-Marne évoque «des niveaux sonores supérieurs sur le tronçon traversant les communes de Charenton-le-Pont et de Saint-Maurice supérieurs au seuil réglementaire de 65 dB(A) de jour et 60 dB(A) de nuit». Plus de 14.000 personnes y seraient exposées.
L'arrêté cite également deux enquêtes, l'une du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie pour Bruitparif datée de 2021 dans laquelle «un Francilien sur trois cite la circulation routière comme source principale des nuisances sonores ressenties à son domicile». L'autre, de TNS-SOFRES pour le ministère du Développement durable, démontrait que «54% des Français mettaient le bruit des transport (trains, avions, voitures) au premier rang des sources de nuisances».
«Il va falloir à un moment donné que les pouvoir politiques en place arrêtent avec cet état d'esprit qui vise à "tabasser" l'automobiliste», fustige Pierre Chasseray qui cite à son tour Bruitparif : «Eux-mêmes expliquent que l'incidence (de l'abaissement de la vitesse) est trop faible pour être mesurable», ajoute délégué général de 40 millions d'automobilistes.