L’Association de la presse présidentielle (APP) a estimé ce mercredi 23 octobre que des propos du président Emmanuel Macron sur le manque de «professionnalisme» des journalistes constituaient une «dérive dangereuse».
«Mettre en cause le professionnalisme et l'éthique des journalistes quand ils font honnêtement leur travail afin de mettre la pression sur leurs sources, notamment, nous semble une dérive dangereuse» a martelé Thomas Despré, journaliste à RTL, au nom de l'Association de la presse présidentielle (APP) lors du compte-rendu du Conseil des ministres ce mercredi 23 octobre.
L’APP a en effet estimé qu’Emmanuel Macron avait «remis en cause la déontologie de la presse entière», notamment en «fustigeant la publication de propos qu’il a lui-même tenus lors du Conseil des ministres».
«Notre travail ne peut se résumer à reprendre les déclarations officielles. Il est aussi et surtout de permettre aux citoyens de savoir ce qu'il se passe une fois les micros coupés. Notre travail est de pouvoir enquêter librement sur les coulisses du pouvoir pour permettre à chacun de se faire une opinion», a-t-il ajouté.
une «mise au point» à l'égard des ministres
L’Association réagit aux propos tenus par Emmanuel Macron jeudi 17 octobre, où le président de la République dénonçait un «manque de professionnalisme» des ministres et des journalistes, leur reprochant d’avoir «déformé» des propos qu’il avait tenus sur Israël en Conseil des ministres et qui ont donné lieu à une vive polémique avec Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien.
«La définition du journalisme ne sera jamais une prérogative présidentielle», a conclu Thomas Despré. La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon avait néanmoins répondu que les propos d'Emmanuel Macron étaient avant tout «une mise au point à l'égard de ses ministres» sur le respect de la confidentialité de propos tenus en Conseil des ministres. «Personne, ni le président de la République, ni le Premier ministre, ni le gouvernement, n’a remis et ne remettra jamais en cause la liberté de la presse», a-t-elle affirmé.