Une plaque contenant une liste de noms et arborant l’inscription «Aux enfants de France, morts de l'immigration» a été installée au cimetière militaire des Vallons à Mulhouse ce week-end. L’acte a été revendiqué par l’Action française, groupe d’extrême droite. Des élus alsaciens ont décidé de porter plainte.
«Aux enfants de France, morts de l'immigration». Voici le message laissé par le groupe l’Action française, revendiquant l'acte sur les réseaux sociaux. C’est en fin de week-end que le groupe a décidé de placer une plaque commémorative au sein du cimetière militaire des Vallons de Mulhouse, nécropole nationale. Plusieurs élus alsaciens comptent déposer une plainte, d’après France Bleu.
Cette action viendrait faire écho à la mort de Philippine, retrouvée morte fin septembre dans le bois de Boulogne. L’arrestation du suspect, déjà condamné pour viol et sous OQTF (obligation de quitter le territoire français), n’a fait qu’attiser les flammes et aurait poussé le groupuscule à agir de cette manière.
Une indignation politique générale
Des deux côtés politiques de la municipalité, la condamnation est unanime. D’après Florian Colom, adjoint de la mairie de Mulhouse : «Le groupe Mulhouse en grand condamne fermement les propos nauséabonds qui ont été tenus par ce groupuscule d'extrême-droite.» Il ajoute également «qu’ils sont extrêmement choqués de voir à quel point la mémoire de défunts, à quel point un lieu de recueillement, peut être utilisé à des fins politiques, de division et de stigmatisation.»
De l’autre côté, l’opposition à gauche invite fermement la mairie à porter plainte au sein d’un communiqué. Pour Loïc Minery, élu alsacien, il s’agit d’un discours d’extrême droite «désinhibé». Les actions racistes à Mulhouse se multiplieraient, toujours selon l’élu.
Le député La France Insoumise du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes a annoncé, dans un courrier adressé au préfet du Haut-Rhin, qu'il déposait plainte auprès du procureur de la République, qu'il saisit pour «profanation ou violation de monuments édifiés à la mémoire des morts.»