«Pour sauver des vies, il faut changer les règles», a affirmé ce mardi Bruno Retailleau, alors que le ministre de l'Intérieur souhaite proposer un nouveau projet de loi immigration en 2025, moins d'un an après le dernier texte porté et promulgué par son prédécesseur Gérald Darmanin.
Les traits du prochain grand projet de loi du gouvernement se dessinent. Invité ce mardi de l’émission «Les 4 Vérités» sur France 2, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est exprimé sur le nouveau projet de loi sur l'immigration qui devrait arriver à l'Assemblée début 2025.
S’appuyant sur l’émotion suscitée par l’affaire Philippine, il a martelé la nécessité de réformer à nouveau l’arsenal judiciaire, moins d’un an après la dernière loi en la matière portée par son prédécesseur Gérald Darmanin.
S'appuyant toujours sur l'affaire Philippine, le ministre de l'Intérieur a déclaré : «Ce que je veux, pour sauver des vies, c'est changer les lois. A chaque fois qu'on voit qu'il y a un trou dans la raquette, notre travail (...) c'est précisément de changer les règles».
Pour accompagner cette volonté, il a promis la construction de nouvelles places dans les centres de rétention, avec pour objectif d’«atteindre 3.000 places dans deux ans». Pour cela, il a annoncé la création d’une «task force» visant à accélérer la construction de ces places dans les années à venir.
Bruno Retailleau dévoile les contours du projet de loi
Dans sa volonté affichée de changer les règles actuelles, le locataire de Beauvau compte également allonger la durée maximale de rétention pour les étrangers «les plus dangereux» en situation irrégulière de 90 à 210 jours.
Bruno Retailleau a également dit vouloir reprendre des mesures qui figuraient dans la loi immigration votée fin 2023 avant d’être censurées par le Conseil constitutionnel. «Je ne veux pas aller au-delà de ce qui a déjà été voté», a expliqué ce dernier, tout en assurant que cette censure était liée à «des motifs de pure forme».
Dans le projet de loi à venir, il devrait ainsi conserver certaines mesures comme le rétablissement du délit de séjour irrégulier, une restriction du droit du sol, l’instauration de quotas migratoires ou la déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour homicide volontaire contre toute personne dépositaire de l’autorité publique.
Bruno Retailleau a aussi dévoilé son souhait de faire évoluer l’aide médicale d’État (AME) permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins.
Il a ainsi assuré qu’«une belle marge d’économie» était possible en la matière, plaidant pour une évolution vers une «aide médicale d’urgence».