Alors que le procès des viols de Mazan se poursuit pour sa cinquième semaine, la cour criminelle de Vaucluse vient d'annuler la décision initiale de son président quant à la diffusion des vidéos devant la presse et le public.
Un revirement. La cour criminelle du Vaucluse a décidé de revenir sur la décision de son président. En effet, ce dernier avait choisi, le 20 septembre dernier, de ne pas diffuser les photos et vidéos des multiples viols de Gisèle Pelicot devant le public et la presse.
Roger Arata, président de la cour, avait jugé que la diffusion des images devant la presse et le public serait interdite, «considérant que ces images étaient indécentes et choquantes», et que «cela se ferait en seule présence des seules parties au procès et de la cour».
Des semaines de débats
À son annonce, cela avait causé la colère de l'armée d'avocats de Gisèle Pelicot, comme l'avait exprimé Me Stéphane Babonneau : «Pour Gisèle Pelicot, il est trop tard, le mal est fait. Mais si ces mêmes débats, par leur publicité, permettent d'éviter que d'autres femmes aient à en passer par là, alors elle trouvera un sens à sa souffrance».
Alors que les avocats des 50 coaccusés s'étaient allégrement opposés à la présence du public et de la presse, Me Olivier Lantelme avait détaillé plus tôt dans le procès : «La justice n'a pas besoin de ça pour passer, à quoi bon ces projections nauséabondes ? On a eu droit à une projection sur un premier cas. Un film n'a pas suffi ?».
Dès l'ouverture du procès des viols de Mazan ce vendredi 4 octobre, les débats ont tourné pendant plus de deux heures autour de cette décision. Après plus de 90 minutes de délibération, le président de la cour est revenu, lui-même, sur la décision prise deux semaines plus tôt. Des vidéos ont ainsi été diffusées dès 13h30, à la reprise du procès, ce vendredi.
Néanmoins, un message de prévention sera diffusé avant chaque projection afin d'alerter les plus sensibles et les personnes mineures de quitter la salle d'audience ou de retransmission annexe pour le public avant chaque vidéo. Le président de la cour a aussi annoncé que les diffusions ne seront «pas systématiques» et n'auront lieu qu'en cas de nécessité à la «manifestation de la vérité» sous la demande d'une des parties.