Le Premier ministre Michel Barnier ouvre ce mardi les travaux du Parlement avec sa déclaration de politique générale. Un discours attendu dans un contexte politique et syndical sous tension.
Une journée chargée attend Michel Barnier ce mardi. A l’occasion de la rentrée parlementaire, le Premier ministre doit prononcer sa déclaration de politique générale devant un Parlement pas totalement acquis à sa cause.
Ainsi, lors de cette prise de parole, le chef du gouvernement annoncera les grandes lignes de sa politique.
Si les élus de l’opposition savent déjà ce qu’ils feront à la suite de cette prise de parole, les députés du bloc central attendent de pied ferme le Premier ministre notamment en ce qui concerne la hausse des impôts, hypothèse évoquée pour combler le déficit.
Certains cadres du camp présidentiel, à l’image de Gérald Darmanin, ont d’ores et déjà fait savoir qu’il ne suivrait pas Michel Barnier s’il venait à augmenter les impôts, sans pour autant le sanctionner.
De son côté, Sacha Houlié, macroniste de la première heure, désormais député non-inscrit, a dénoncé «l’accumulation des déclarations scandaleuses du nouveau ministre de l’Intérieur», n’excluant pas de censurer le gouvernement.
Consterné par la gravité et l’accumulation des déclarations scandaleuses du nouveau ministre de l’Interieur.
Dire que l’Etat de droit n’est pas intangible, c’est relativiser la séparation des pouvoirs, l’égalité des citoyens devant la loi et le principe de la hiérarchie des…— Sacha Houlié (@SachaHoulie) September 30, 2024
Un Premier ministre sur un siège éjectable
Si certains élus du bloc central semblent attendre la déclaration de politique générale du Premier ministre, d’autres sont déjà prêts à s’opposer à lui.
Les 193 députés du Nouveau Front populaire ont déjà annoncé leur intention de déposer une motion de censure contre le nouveau gouvernement. Les parlementaires de gauche pourraient ainsi être rejoints par quelques voix discordantes du côté du centre.
Cependant, le résultat ne sera pas suffisant pour que cette dite motion soit adoptée. Pour que celle-ci le soit, le NFP aura besoin, à contre-cœur, de l’appui du Rassemblement national et de ses alliés de l’UDR, le parti d’Eric Ciotti.
Si les 16 membres du groupe présidé par Éric Ciotti ne sont pas opposés à la censure, le Rassemblement national a fait savoir qu’il ne la soutiendrait pas, rendant cette motion caduque. «Si nous le censurons, ce sera sur du concret parce qu’il sera allé trop loin ou pas assez loin dans l’intérêt des Français», a expliqué le vice-président du RN Sébastien Chenu ce dimanche sur RTL.
Si le gouvernement de Michel Barnier devrait survivre à sa première motion, l’exécutif se voit donc attribuer un sursis et une obligation de faire ses preuves.
Une rentrée sociale
Alors que le retour dans l’Hémicycle de l’Assemblée nationale s’annonce bruyant, la journée sera aussi marquée par une mobilisation syndicale.
En effet, la CGT, Solidaires et FSU, rejointes par des organisations de jeunesse, appellent à faire la grève et à manifester ce mardi pour réclamer l'abrogation de la réforme des retraites et l'augmentation des salaires. Une façon de mettre la pression sur le Premier ministre.
La manifestation parisienne s'élancera de la place Denfert-Rochereau à 14h vers la Bastille, juste avant le discours de politique générale de Michel Barnier.