Lors de son témoignage devant la cour criminelle d'Avignon ce mardi, Dominique Pelicot a déclaré être «un violeur», comme ses 50 complices présumés appelés à comparaître à ses côtés, assurant que tous étaient au courant du mode opératoire du sexagénaire, qui droguait son épouse Gisèle, pour la livrer aux viols.
«Ils savaient tous, ils ne peuvent pas dire le contraire». Entendu mardi 17 septembre à Avignon, Dominique Pelicot a avoué l'entièreté des faits pour lesquels il est jugé, dans le cadre du procès pour les viols Gisèle Pelicot à Mazan.
«Je suis un violeur comme tous ceux qui sont dans la salle», a déclaré l'accusé à la barre, maintenant que tous ses complices présumés savaient que Gisèle Pelicot avait été droguée par ses soins, avant d'être violée.
Pourtant, la défense de plusieurs accusés est construite sur une ignorance de l'état léthargique de la victime au moment des faits. Certains indiquent par exemple avoir pensé qu'il s'agissait d'un jeu de rôle, et que la sexagénaire faisait semblant de dormir, pour les besoins d'un scénario érotique.
Un accusé se dit «victime d'une ruse caractérisée»
Husamettin D., 43 ans estime avoir été «manipulé» par Dominique Pelicot, assurant s'être rendu à son domicile pour un «plan à trois consenti». Il a indiqué ne pas avoir osé toucher Gisèle Pelicot qui «semblait morte», mais face à ses inquiétudes, son époux lui aurait répondu qu'elle «avait trop bu» et qu'elle «faisait semblant», selon les propos relayés par La Provence.
Un autre accusé s'est dit «victime d'une ruse caractérisée» à l'ouverture du procès. Redouan El F., 55 ans a aussi cru à une mise en scène de viol, selon ses dires, estimant que Dominique Pelicot était «le détenteur de son consentement».
Fabien S., 39 ans, a également prétendu ne pas être au courant du fait que Gisèle Pelicot avait été droguée «à son insu» (comme le nom du forum où il est entré en contact avec Dominique Pelicot, NDLR.). Il estime qu'elle était consentante «puisque le mari le lui avait dit». Pourtant, l'accusé - aussi connu pour des faits de pédocriminalité, avait pris la fuite durant le viol lorsque sa victime a montré un signe de réveil.
Mathieu D., 36 ans, a «cru à une mise en scène», maintient-il. Dans la vidéo, on peut l'entendre dire à deux reprises «C'est dingue qu'elle ne se réveille pas» ; «Ça fait bizarre quand même». Ce à quoi Dominique Pelicot avait répondu : «Quand elle refuse, je la baise comme ça». Réponse dont l'accusé s'est accommodé.
La durée du procès est prévue jusqu'à la fin du mois de décembre.