Le procès en appel de Bernard Sainz, surnommé le «Docteur Mabuse» du monde du cyclisme, commence ce lundi 16 septembre à Paris. L'homme avait été condamné en première instance à un an de détention à domicile sous surveillance électronique.
Le procès en appel de Bernard Sainz, praticien homéopathe français, condamné pour exercice illégal de la médecine et de la pharmacie et «aide ou incitation» au dopage, démarre ce lundi 16 septembre devant la Cour d’appel de Paris.
En janvier 2022, celui qui avait été rebaptisé «docteur Mabuse» avait été condamné à un an de détention à domicile sous surveillance électronique, mais Bernard Sainz et son avocat avaient décidé de faire appel du jugement.
«Signe une décharge»
Dans l’exercice de sa profession, l’octogénaire, qui s'est vu affublé de son surnom dans le monde de la petite reine, n'hésitait pas à «conseiller» à des «personnes vulnérables» de ne plus prendre les traitements qui étaient préconisés par leur médecin.
Des malades qui étaient parfois atteints d’un cancer. À une personne souffrant d'un œdème pulmonaire, il préconisait de ne plus boire, ni manger pendant deux jours en expliquant «qu'un œdème c'est essentiellement de l'eau». Au même patient, hospitalisé, il conseillera de «débrancher sa perfusion». «Signe une décharge», expliquait-il au malade en dénonçant «le terrorisme médical».
Le jeûne, l'une de ses préoccupations favorites
«Tu dois comprendre le bien fondé de mes recommandations», ajoutait Bernard Sainz dans des échanges qui ont pu être consultés par la justice. Le jeûne durant deux à trois jours était l’une de ses préconisations favorites, y compris pour un homme atteint d'un cancer du pancréas.
Ancien coureur cycliste amateur, présent dans le milieu du cyclisme depuis qu'il a intégré comme directeur sportif adjoint l'équipe Gan Mercier, Bernard Sainz, 81 ans, entretient depuis longtemps la réputation d'un gourou cherchant à dépasser les limites de l’interdit. Les ennuis judiciaires de Bernard Sainz ne sont pas nouveaux.
Il avait été condamné en 2014 en appel à Paris à deux ans de prison, dont vingt mois avec sursis, notamment pour incitation au dopage et exercice illégal de la médecine, dans une affaire qui avait éclaboussé le milieu cycliste dans les années 1990. En février 2019, la cour d'appel de Caen lui avait infligé 12 mois de prison avec sursis et 2.000 euros d'amende dans une autre affaire dans le milieu cycliste semi-pro et amateur.