La ville de Nancy a annoncé ce lundi le retrait d'une plaque commémorative, posée sept mois plus tôt, en hommage à l'Abbé Pierre, après la publication de nombreux témoignages accusant l'ancien prêtre de violences sexuelles.
«Compte tenu de ces graves révélations, la municipalité a décidé du retrait définitif de la plaque en mémoire de l’Abbé Pierre». Ce lundi, la ville de Nancy a indiqué, par le biais d’un communiqué, retirer sa plaque commémorative, en hommage au prêtre, à la suite de nombreux témoignages l’accusant de violences sexuelles.
La plaque avait été apposée au lieu où l'Abbé Pierre, député de Meurthe-et-Moselle de 1945 à 1951 pour le Mouvement républicain populaire (MRP) démocrate-chrétien, tenait sa permanence parlementaire.
Des témoignages accablants
L’image de l’Abbé Pierre a gravement été ternie depuis la publication cet été, en deux temps, de témoignages accablants. Au total, 24 femmes l'ont accusé de violences sexuelles commises entre les années 1950 et les années 2000, selon les rapports du cabinet Egaé commandés par les associations du mouvement Emmaüs qu'il a fondé.
Certains témoignages décrivent des faits pouvant s'apparenter à des viols, ou concernent des mineures.
La Fondation Abbé Pierre pour le logement des défavorisés a dans la foulée annoncé qu'elle allait changer de nom, et Emmaüs a annoncé la fermeture définitive du lieu de mémoire dédié à l'Abbé Pierre à Esteville (Seine-Maritime).
«La parole des victimes, femmes et enfants, doit être prioritairement entendue, respectée et soutenue. Le décès de l'Abbé Pierre et l'ancienneté des faits rapportés ne sauraient contrevenir à l'établissement de la vérité», a déclaré la ville de Nancy.