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Russie : soupçonné d'espionnage, le Français Laurent Vinatier voit sa détention provisoire prolongée

La détentions provisoire de Laurent Vinatier a été prolongée de six mois. [NATALIA KOLESNIKOVA / AFP]

Censé commencer ce mardi à Moscou, le procès du Français Laurent Vinatier, arrêté début juin en Russie, a été ajourné. La détention provisoire de ce collaborateur d'une ONG suisse a été prolongée.

Passible de cinq ans de prison, Laurent Vinatier devait voir son procès s'ouvrir ce mardi 3 septembre à Moscou. Son jugement a toutefois été ajourné au 16 septembre et sa détention provisoire a été prolongée de six mois, jusqu'au 21 février.

«Le tribunal estime qu'il est impossible d'entamer l'examen de l'affaire pénale. L'audience est reportée au 16 septembre à 14h», a déclaré la juge Natalia Tcheprassova, après avoir annoncé le prolongement de sa détention.

Âgé de 48 ans, Laurent Vinatier, chercheur spécialiste de l’espace post-soviétique, a été arrêté en juin alors qu'il travaillait pour le «Centre pour le dialogue humanitaire», une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels.

La collecte d'informations militaires

En pleine montée de tensions entre Paris et Moscou autour du conflit en Ukraine, il lui a été reproché, selon une notice publiée sur le site des tribunaux moscovites, le non-respect des obligations visant les personnes désignées «agents de l’étranger».

Selon le Comité d’enquête russe, il est aussi soupçonné d'avoir collecté des informations sur les activités militaires russes, faisant alors redouter des chefs d'accusation plus graves.

Ces dernières années, plusieurs Occidentaux, en particulier des Américains, ont été arrêtés en Russie et visés par de graves accusations, Washington dénonçant des prises d'otages pour obtenir la libération de Russes détenus à l'étranger.

Le 1er août, l'Occident et la Russie ont procédé au plus grand échange de prisonniers depuis la fin de la Guerre froide, parmi lesquels figuraient le journaliste américain Evan Gershkovich et l'ancien Marine Paul Whelan, libérés par Moscou.

L'accord avait permis la libération de 16 personnes détenues en Russie et au Bélarus, en échange de huit Russes incarcérés aux Etats-Unis, en Allemagne, en Pologne, en Slovénie et en Norvège, ainsi que les deux enfants d'un couple d'espions.

Paris avait alors appelé Moscou à libérer sans délai les autres personnes encore «arbitrairement détenues en Russie», notamment Laurent Vinatier.

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