Alors que les consultations se poursuivent pour trouver un Premier ministre, le profil de Bernard Cazeneuve prend de plus en plus d’ampleur. Le principal intéressé préparerait même son éventuel retour à Matignon.
Depuis plusieurs jours, l’actualité politique vit au rythme des consultations d’Emmanuel Macron et des différentes menaces de censure. Si des noms ont été écartés, à l’image de celui de Lucie Castets pour le Nouveau Front populaire, celui de Bernard Cazeneuve semble prendre, à nouveau, de l’ampleur.
Discret au mois d’août, l’ancien Premier ministre de François Hollande, ne refuserait pas l’appel du chef de l’Etat. «Il en a très envie, il se sent à la hauteur», a expliqué au Parisien un proche du président de La Convention, le parti de Bernard Cazeneuve.
Le profil de l’ancien socialiste coche plusieurs cases pour Emmanuel Macron. En effet, son positionnement de gauche, voire centre-gauche, pourrait à la fois attirer certains élus de son ancienne famille politique, tout en rassurant le bloc central et quelques membres de la droite.
«L’hypothèse Cazeneuve peut s’avérer intéressante, a expliqué à CNEWS, un sénateur apparenté Les Républicains. Son profil social-démocrate peut rassurer ceux qui ne veulent surtout pas d’une proximité avec LFI. Néanmoins, le soutien des élus de droite ne pourra être que ponctuel, et, avant tout basé sur les différents points du pacte législatif, proposé par les parlementaires LR».
Bernard Cazeneuve et les socialistes «Macron curieux» ?
Interrogé il y a presque un mois sur LCI, Bernard Cazeneuve avait soutenu une politique «de gauche», soucieuse de «lutter contre les déserts médicaux» et de «défendant les services publics».
Son profil pourrait faire consensus, notamment pour son hostilité à l’encontre de La France insoumise. Un rejet qui l’avait poussé à quitter le Parti socialiste en 2022, après le ralliement du PS à LFI au sein de la Nupes.
Si les insoumis et Les Écologistes ont fait savoir qu’ils refuseraient l’hypothèse Bernard Cazeneuve, certains socialistes pourraient être tentés.
S’ils ne l’ont pas cité explicitement, le nom de Bernard Cazeneuve, un courant minoritaire du PS a soutenu le maintien des discussions avec le président de la République. Mardi sur Franceinfo Nicolas-Mayer Rossignol, maire PS de Rouen a déploré la «politique de la chaise vide», «plutôt nuisible à celui qui est absent». L’élu normand s’est ainsi interrogé sur les éventuelles «politiques de gauche pouvant être mises en œuvre» dans un futur gouvernement.
Un point de vue partagé par Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, consultée ce jeudi par Emmanuel Macron. La socialiste a considéré que la gauche «devait s’ouvrir aux autres forces républicaines».