Vladimir Poutine a nommé Alexeï Dioumine au poste de «coordinateur de l'opération antiterroriste». Concrètement, le rôle de ce proche du président russe va ainsi consister à tenter de freiner la percée ukrainienne dans le pays. Voici ce que l'on sait de lui.
Sera-t-il le facteur X ? Au moment où Vladimir Poutine et ses hommes subissent une percée ukrainienne dans la région de Koursk, le président russe a dégainé une «arme secrète» en nommant son homme de confiance Alexeï Dioumine au poste de «coordinateur de l'opération antiterroriste», selon la ligne officielle du Kremlin.
Ainsi donc chargé de régler désormais ce qui est la grosse attaque contre la Russie depuis la Seconde Guerre mondiale, Alexeï Dioumine, 51 ans, est bien connu de l'entourage de Vladimir Poutine.
Les deux hommes se sont rencontrés en 1995 au moment où Alexeï Dioumine a rejoint le Service fédéral de la garde pour protéger le président Boris Eltsine et Vladimir Poutine, alors jeune Premier ministre, qui comme lui est passé par les services secrets. L’amour pour le hockey avait alors finit de tisser des liens entre les deux hommes, qui permettront par la suite à Alexeï Dioumine de gravir les échelons.
En effet, après avoir assuré la sécurité lors des deux premiers mandats de Vladimir Poutine entre 2000 et 2008, Alexeï Dioumine est nommé en 2012 chef adjoint de la garde rapprochée du président.
Il poursuit son parcours en 2014 en devenant chef adjoint du GRU, les services de renseignement militaires russes, avant de devenir vice-ministre de la Défense de la Fédération de Russie l’année suivante. C’est finalement en 2016 qu’il s’installe pour huit ans au poste de gouverneur de la région de Toula, un territoire clé de l’industrie militaire russe. Le 14 mai dernier, il avait été nommé secrétaire du Conseil d’Etat.
Acteur de l’annexion de la Crimée en 2014
Alexeï Dioumine, qui selon une légende qu’il a propagée, aurait sauvé Vladimir Poutine d’une attaque d'ours, est un acteur essentiel du conflit entre Ukrainiens et Russes depuis le début.
Favorable à l’annexion de la Crimée, il aurait dirigé les forces spéciales en 2014 dans des opérations menées à l’étranger. Une implication qui lui a valu des sanctions des États-Unis et de la Grande-Bretagne, rappelle le quotidien russe Kommersant.
Après avoir participé à la fuite du président ukrainien russophile Viktor Ianoukovytch la même année, l'homme avait été décoré par Vladimir Poutine de la médaille «Héros de la Fédération de Russie», plus haute distinction honorifique.
En 2023, il avait également enlevé une épine du pied de son président en stoppant les troupes de Wagner menées par Evgueni Prigojine dans leur marche vers Moscou. Une série d'actes qui font d'Alexeï Dioumine un potentiel successeur du président russe.
Sergueï Markov, ancien conseiller du Kremlin, a d'ailleurs affirmé sur Telegram que la nomination d'Alexeï Dioumine à son nouveau poste est «une confirmation qu'il est le futur président de la Russie, le choix de Vladimir Poutine».