Malgré un passé de braqueur et de multiples tentatives d’évasion de prison à son actif ces 25 dernières années, Christophe Khider, actuellement détenu à la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) et libérable en 2044, a obtenu une permission de sortie pour passer son permis de conduire dès le 19 août prochain.
Une décision aberrante qui fait bondir le syndicat pénitentiaire UFAP UNSA Justice. Le braqueur Christophe Khider, en détention à la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) et libérable en 2044, a obtenu récemment une permission de sortie pour passer son permis de conduire. Cette permission concerne 10 leçons, dont la première est fixée au lundi 19 août.
Le parquet a fait appel de cette décision vu le profil de cet homme de 53 ans, en prison depuis 1995, ainsi que son passé judiciaire et carcéral. La Chambre de l’application des peines de la Cour d’appel a finalement confirmé cette décision de justice initiale autorisant ses sorties.
Cette décision a provoqué un tollé auprès du syndicat pénitentiaire UFAP UNSA Justice car dans le passé, outre ses activités de braqueur, Christophe Khider a tenté à plusieurs reprises de s’évader de prison.
Son avocate, Marie Violleau, met de son côté en avant le fait que, selon elle, cette permission de sortie reflète avant tout un parcours carcéral «réussi».
«L'octroi d'une permission de sortie, c'est la démonstration que Christophe Khider respecte l'intégralité du cadre auquel il est soumis depuis trente ans. Et donc ça veut dire que le système que la Pénitentiaire essaie de mettre en place fonctionne», a-t-elle indiqué à nos confrères de RTL.
Cette sortie de Christophe Khider serait la première depuis trente ans et la première étape vers une libération conditionnelle à laquelle il est éligible depuis 2020.
Plusieurs tentatives d’évasion de prison spectaculaires à son actif
L’homme de 53 ans est un expert en tentatives d’évasion de prison. Lors de ce siècle, il a multiplié les initiatives violentes et spectaculaires en ce sens. Sa première tentative a eu lieu en 2000 quand il a tenté de s’évader du tribunal de Bobigny.
«En 2001, une tentative d’évasion par hélicoptère depuis le centre pénitentiaire (CP) de Fresnes échoue et se termine par la prise d’otages de 3 surveillants pénitentiaires pendant 17h. Un an plus tard, des explosifs sont découverts dans sa cellule à la prison de La Santé», a listé le syndicat UFAP UNSA Justice dans un communiqué.
«En 2008, c’est une nouvelle tentative d’évasion depuis le CP Lannemezan en se glissant dans les gaines électriques… Et en 2009, c’est l’apothéose : il s’évade, accompagné d’un autre détenu, depuis le CP Moulins avec usage d’armes et d’explosifs, en prenant à nouveau des personnels en otage. Cette dernière cavale durera 36h», a abondé le syndicat pénitentiaire.
En 2013, Christophe Khider a déclaré au JDD, quatre jours après avoir été condamné à 15 ans de prison pour l’évasion de Moulins, qu’il allait de nouveau tenté de fuir la prison dans laquelle il était incarcéré.
Un homme classé «détenu particulièrement surveillé»
Aujourd’hui, ce dernier est classé «détenu particulièrement surveillé» (DPS), ce qui impose qu’à chacune de ses extractions de la prison, il y ait une escorte de niveau 4, à savoir la plus haute qui existe, avec appui des forces de sécurité intérieure.
Sauf que, dans le cas présent, le tribunal d’application des peines a autorisé ces permissions de sorties pour son permis de conduire «en totale autonomie», c’est-à-dire sans aucune escorte policière ou pénitentiaire.