En direct
A suivre

Vendanges 2024 : maladies, gel, grêle... Les récoltes durement impactées cette année, selon un rapport

Le mildiou est champignon qui se propage dans les vignes, favorisé par les pluies fréquentes tombées depuis le printemps. [© AdobeStock]

La vendange 2024 en France est «attendue en baisse dans presque tous les bassins viticoles», avec un volume estimé en recul de près de 10% à 16% par rapport à l’année passée, a rapporté le ministère de l’Agriculture.

Le patrimoine français mis en péril. Affectée par des maladies favorisées par l’humidité et des épisodes de gel ou de grêle, la vendange de cette année «est attendue en baisse dans presque tous les bassins viticoles», selon une estimation publiée ce vendredi 9 août par le service de statistiques du ministère de l’Agriculture (Agreste). 

Maladies, champignons, conditions météorologiques… Les vignes du territoire national ont été mises à rude épreuves cette année. En effet, de nombreux vignobles «ont été marqués par des phénomènes de coulure (chute des fleurs ou des jeunes baies) et parfois de millerandage (un défaut de maturation de la vigne, qui aboutit à l’avortement partiel des raisins)», a expliqué le ministère. Des pathologies qui sont la conséquence «de conditions humides et fraîches lors de la floraison».

Autre raison de l’estimation d’une faible récolte : le mildiou. Ce champignon voit sa propagation dans les vignes, favorisé par les pluies fréquentes tombées depuis le printemps. Cette année, il a touché «la plupart des bassins viticoles et pourrait causer des pertes importantes», a ajouté l’Agreste. Le mauvais temps qui s’est abattu sur la France en période de culture a notamment fortement bouleversé la bonne croissance des récoltes. «Des épisodes de gel ou de grêle ont également localement réduit les volumes de production», a indiqué le ministère de l’Agriculture. 

Ainsi, la production viticole se situera entre 40 et 43 millions d’hectolitres cette année, a annoncé l’Agreste. Un niveau inférieur de 10% à 16% par rapport à 2023, et de 3% à 10% par rapport à la moyenne des années 2019-2023. Mais ces estimations restent provisoires. 

Les œnophiles portés disparus

Les vendanges commencent à peine dans certaines régions du sud, comme la Provence, le Languedoc-Roussillon ou la Corse, ou les périodes de récoltes sont prématurées. Ailleurs, par exemple en Vallée du Rhône, en Bourgogne ou encore en Champagne, la période des vendanges s’étend de la fin du mois d’août au début du mois d’octobre. La production reste donc très sensible à la météo. «Les sols bien rechargés en eau pourraient limiter cette baisse», a fait remarquer le ministère de l’Agriculture. 

En 2023, la France avait produit 48 millions d’hectolitres de vin, soit 4% de plus que l’année précédente. Un palmarès qui lui avait permis de prendre la place de premier producteur mondial, devant l’Espagne et l’Italie. 

Au-delà des épisodes d’humidité, de gel et de grêle qui ont impacté les vendanges 2024, les œnophiles sont en voie de disparition. En effet, selon le président du conseil spécialisé vin à l’établissement public FranceAgriMer, Jérôme Despey, certains bassins viticoles peinent à écouler leurs bouteilles.

«Sur les trois dernières années, les ventes en volume de vin rouge ont baissé de 15% en grande distribution, de 3% à 5% pour le blanc et le rosé», a regretté Jérôme Despey auprès de l’AFP, assurant que les plus touchés étaient les producteurs de vin rouge dans le sud-ouest, l’Occitanie et la Vallée du Rhône. 

Pour tenter de rééquilibrer l’offre et la demande, le président du conseil spécialisé vin à FranceAgriMer s’est résigné à lancer un programme d’arrachage de vignes, avec des compensations financières. Si des demandes ont été faites pour un programme au niveau national, la Commission européenne n’a toujours pas donné son accord, a regretté le responsable. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités