Alors que les épreuves de triathlon se sont tenues ce mercredi dans la Seine, avec un départ et une arrivée sur le pont Alexandre III, le chef de l'État s'est félicité de la baignabilité du fleuve, y compris pour les Franciliens après les JOP de Paris 2024.
Coup de communication ou promesse qui sera tenue ? Les premiers athlètes ont finalement pu prendre part mercredi au triathlon, avec l'épreuve de nage dans la Seine, après deux jours de report en raison des niveaux insuffisants de la propreté du fleuve.
Pour les autorités, cette image sonne déjà comme un défi relevé, à l'instar d'Emmanuel Macron qui avait de nombreuses fois assuré que les sportifs pourraient concourir dans le fleuve.
«Par un investissement massif de l’État, avec Paris et le Val-de-Marne, nous avons réussi en quatre ans l’impossible depuis 100 ans : la Seine est baignable. Héritage fabuleux pour les Franciliens qui pourront y nager et pour la biodiversité», a écrit sur X le président français après que les triathlètes féminines se soient élancées du pont Alexandre III.
Nous y sommes !
Par un investissement massif de l’État, avec Paris et le Val-de-Marne, nous avons réussi en 4 ans l’impossible depuis 100 ans : la Seine est baignable.
Héritage fabuleux pour les Franciliens qui pourront y nager et pour la biodiversité.pic.twitter.com/ZlDSawSSp8— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 31, 2024
En effet, la promesse d'organiser des épreuves olympiques dans la Seine, à savoir le triathlon et la nage en eau libre, faisait partie du plan baignade qui a nécessité 1,4 milliard d'euros d'investissements pour assainir le fleuve.
Des Franciliens dans l'eau en 2025 ?
Dans ce même plan, piloté par la Région Ile-de-France avec le concours de l'État et des acteurs de la Seine comme le Siaap, figure l'ouverture de la baignade à la Seine pour les Franciliens «après les Jeux» à l'horizon 2025.
Plusieurs zones, où sont d'ailleurs régulièrement prélevées des quantités d'eau pour s'assurer des niveaux des particules polluantes du fleuve, ont d'ores et déjà été déterminées. Sur son site, la Ville de Paris isole ainsi trois zones où il devrait être possible de se baigner en 2025.
La première devrait être le Bras Marie situé dans le Parc des Rives de Seine (7e), site historique de Paris Plages, l'espace entre le port de Grenelle et les rives de l'île aux Cygnes (15e) ainsi qu'à Bercy, au niveau de la Passerelle Simone de Beauvoir, en contrebas du parc de Bercy (12e).
baignade permise sous conditions
L'autorisation de baignade dans une ressource naturelle est encadrée par une directive européenne. Cette dernière fixe également les seuils de pollution à ne pas dépasser. Ainsi, si les mesures démontrent un taux supérieur à 900 npp/100 ml d'eau en E. coli et 330 npp/100 ml d'eau en entérocoques, la baignade est interdite.
La première bactérie peut entrainer divers symptômes allant «des douleurs abdominales et de diarrhées (…) et dans les cas les plus graves au syndrome hémolytique et urémique (SHU) pouvant s'avérer mortelle», rappelle l'Institut Pasteur. Les entérocoques intestinaux sont quant à eux des indicateurs de contamination fécale pouvant poser des risques pour la santé des athlètes.
Deux facteurs naturels mettent, pour l'heure, en doute de manière pérenne la baignade au public dans la Seine : la pluie et les fortes chaleurs. En effet, l'eau de pluie est impropre et bafoue les niveaux de pollution, comme ce fût le cas lors des précédents jours, avec les effets des précipitations colossales du 26 juillet dernier, jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. «15 à 20 mm vendredi et 10 mm supplémentaires samedi», soit «l'équivalent d'environ 15 jours de précipitations pour un mois de juillet normal», s'étaient abattus sur Paris selon la préfecture.
À l'inverse, «les fortes chaleurs favorisent le développement d'autres bactéries dans la Seine», affirmait encore récemment sur CNEWS Romain Lasseur, expert international sur les espèces invasives.