Bruno Retailleau a appelé à la création d’un nouveau «grand parti de droite» après le résultat des élections législatives. Selon le chef des sénateurs LR, ce parti ne peut se construire que sur une ligne claire : sans les macronistes, sans la gauche et sans le Rassemblement national.
Une large coalition partant du centre gauche jusqu'à la droite est un «doux rêve», a affirmé Bruno Retailleau ce lundi sur TF1, au lendemain des élections législatives. Alors que plusieurs forces politiques ont appelé les députés LR à «agir en responsabilité» pour construire des «majorités de projet», le patron des sénateurs «Les Républicains» a pour sa part estimé que «la marque LR est morte» et qu’une coalition ne peut fonctionner pour des raisons «arithmétiques» et «politiques».
@BrunoRetailleau dessine les contours de la création d'un nouveau parti dont le nom reste à "trouver"
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«Est-ce que vous me voyez franchement gouverner avec François Hollande ?» a interrogé le sénateur. «On est d'accord sur rien», a-t-il poursuivi, évoquant tour à tour les impôts, les charges ou encore l'immigration. Par ailleurs «si on ajoute les députés Républicains aux macronistes, on n’obtient toujours pas de majorité, il manque 70 voix», a complété Bruno Retailleau. «Cela ne fonctionne pas», a-t-il conclu.
Quant à une alliance avec le Rassemblement national, Bruno Retailleau a d'ores et déjà balayé cette possibilité lorsque, deux jours après la dissolution, le président des Républicains Éric Ciotti avait scellé une alliance avec le RN, de son propre chef et sans être suivi par les cadres historiques du parti.
Proposer quelque chose «de nouveau» aux Français
«Je pense qu'il faut reconstruire un grand parti de droite pour la France», a ajouté Bruno Retailleau. Il n'a pas précisé qui était prêt à le suivre dans cette entreprise, mais a promis plus de «liberté économique» et plus «d'autorité pour l'ordre public». Il a toutefois immédiatement réfuté l'hypothèse d'un rapprochement d'Edouard Philippe ou de Gérald Darmanin avec son parti : «Ils ont fait le choix du macronisme», a-t-il justifié.
«La politique, c'est justement de proposer à la France quelque chose de nouveau. Et là, j'ai entendu les intervenants ici, il y avait trois nuances de gauche», a-t-il poursuivi, alors qu'il était précédé sur le plateau de TF1 de François Bayrou, Olivier Faure et Jordan Bardella. «Il faut faire en sorte qu'il y ait une droite qui propose que le travail paie plus que l'assistanat, qu'il y ait plus de fermeté» ou encore «moins de laxisme vis-à-vis de l'immigration», a-t-il martelé.
Quant au nouveau nom : «On le trouvera», répond Bruno Retailleau qui estime que «ce qui est important c’est la ligne, ce sont nos convictions».