En direct
A suivre

Bouygues condamné pour «homicide involontaire» après le décès d'un ouvrier sur un chantier en Alsace

Antonio Manuel Alves Gil est décédé sur un chantier Bouygues en étant écrasé par une cloison en béton. [©Denis Charlet/AFP]

Une filiale de Bouygues a été condamnée ce mardi à 80.000 euros d’amende pour homicide involontaire après la mort d’un ouvrier sur un chantier en Alsace.

Une décision attendue par les syndicats et les ouvriers. Le tribunal correctionnel de Strasbourg a condamné ce mardi la société Bouygues Travaux Publics à 80.000 euros d’amende pour homicide involontaire.

Les faits remontent au 6 octobre 2020. Antonio Manuel Alves Gil est décédé à l'âge de 44 ans alors qu'il travaillait sur le chantier de construction d'un mur antibruit le long de lignes SNCF. Il était salarié de l'entreprise de construction depuis 16 ans.

DES FAILLES RECONNUES PAR BOUYGUES

«Nous recevons cette décision favorablement, puisqu'il y a reconnaissance de l'infraction d'homicide involontaire, ce qui était le plus important pour mes clients», a déclaré à l'AFP Aurélie Vincent, avocate de la famille de la victime. «Nous avons aussi la satisfaction que Bouygues ait reconnu sans difficulté l'infraction et la nécessité d'améliorer la sécurité des travailleurs», a-t-elle ajouté.

L'ouvrier devait décharger d'un camion des pans de mur de cinq mètres sur deux. Alors qu'il tentait d'arrimer l'un d'eux au crochet d'une grue tout en se tenant en équilibre au bord d'une benne, il avait basculé au sol avec une des cloisons, qui l'avait écrasé.

À l'audience, le représentant de Bouygues Travaux Publics a admis des «manquements» en matière de sécurité, selon le quotidien Dernières Nouvelles d'Alsace. Après l'accident, cinq salariés avaient été sanctionnés, dont trois licenciés. Les parents de la victime ont obtenu 40.000 euros de dommages et intérêts, une somme ramenée à 12.000 euros pour chacun des frères et sœurs.

LES MORTS AU TRAVAIL, DES CHIFFRES INQUIÉTANTS

La CGT, à travers sa Fédération nationale des salariés de la construction, bois et ameublement, s'était également portée partie civile, et a obtenu 1.500 euros de dommages et intérêts.

«Il y a trois morts par jour au travail, un par jour pour le seul secteur de la construction, c'est insupportable», a dénoncé l'avocate du syndicat, Marion Ménage. «On ne doit plus perdre sa vie à la gagner».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités