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Élections législatives 2024 : doit-on craindre une démobilisation de l'électorat pour le second tour, après une participation record ?

Le taux de participation au premier tour des élections législatives a atteint 66,7% . [REUTERS/Yara Nardi]

Le premier tour des élections législatives anticipées qui s’est tenu ce 30 juin a été marqué par une participation historique. 66,7% des électeurs français se sont rendus aux urnes dimanche. Après cette mobilisation record, l’électorat sera-t-il aussi présent au second tour ?

Vers une démobilisation au second tour ? Les Français ont été très nombreux à aller voter ce dimanche 30 juin mais le constat sera-t-il le même lors du nouveau scrutin des élections législatives ce dimanche 7 juillet ? Frédéric Micheau, directeur général adjoint d’OpinionWay et directeur des études d’opinion, a répondu pour CNEWS à cette épineuse question. 

«Il n’y a pas de règle générale entre le premier et le second tour», a rappelé Frédéric Micheau, qui a néanmoins noté des similitudes entre certaines élections et le climat politique du moment. «Lorsque l’on regarde, les élections les plus critiques, celles où il y a le plus d’enjeux car une alternance est possible, il y a systématiquement une progression de la participation dans l’entre-deux-tours».

Ainsi, à l’image de la dernière dissolution en 1997 (+3,15 points de participation), des élections de 1988 (+4,15 points) ou encore en 1981 avec la première alternance (+4,72 points), Frédéric Micheau a estimé que «l'hypothèse la plus probable est celle d'une progression», pour ces élections législatives 2024. 

Quid des vacances d’été ?

Néanmoins, en temps normal, le calendrier électoral français place les scrutins en dehors des vacances scolaires. Avec la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée le 9 juin par Emmanuel Macron, le scrutin ne pouvait, constitutionnellement parlant, ne tomber qu’au moment des congés d’été. En effet, les législatives anticipées doivent être organisées entre 25 et 40 jours après la dissolution. 

«Il n’y avait pas beaucoup de possibilités. L’autre choix aurait été un second tour au moment du 14 juillet, ce qui aurait été totalement incongru», a précisé le spécialiste. Les départs en vacances ne devraient cependant pas faire faiblir la mobilisation. «Il y avait déjà une partie des enfants, notamment dans le privé, qui était en vacances dès le week-end dernier et avec l’explosion du nombre de procurations, les gens partant pour la grande transhumance estivale ont en partie pris leurs précautions».

À ces deux facteurs s’ajoute un troisième. «Certaines personnes ne votent jamais au premier tour parce qu’il n’est pas décisif et ne votent qu’au second», a rappelé Frédéric Micheau. Il s’agirait donc d’une manne d’électeurs supplémentaire pour les candidats. 

Il faut tout de même noter que le scrutin de la semaine prochaine n’est pas exempt de toute surprise. «Si les gens interrogés dans les sondages expriment leur intention d’aller voter, cela n’est pas toujours suivi dans les faits. Aller voter est souvent une décision d’humeur prise le jour même».

Selon le politologue, Philippe Moreau-Chevrolet, «la démobilisation de l’électorat centriste et une abstention différentielle serait favorable au Rassemblement national et serait une façon pour le parti d’obtenir une majorité absolue». 

Ainsi, la volonté de nombreux partis de faire barrage à la montée du parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella, pourrait aussi influencer sur la mobilisation du second tour. 

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