Durandal, la légendaire épée du chevalier Roland le Preux normalement plantée au sommet du sanctuaire de Rocamadour, a disparu depuis le 22 juin. Les forces de l'ordre privilégient la thèse du vol.
C'est un mythe qui s'est volatilisé. Depuis le 22 juin 2024, la légendaire épée du chevalier Roland le Preux, Durandal, a disparu. Normalement encastrée dans une pierre au sommet de Rocamadour dans le Lot, ce symbole de la France du Moyen Âge surplombait le petit village en bord de falaise depuis l'an 778, selon la légende.
une épée normalement inaccessible
Une enquête est actuellement en cours pour retrouver la trace de cet objet à la valeur symbolique majeure. Selon les forces de l'ordre, qui penchent déjà sur l’hypothèse d'un vol, l'acte aurait eu lieu dans la nuit du 21 au 22 juin. Les voleurs seraient parvenus à dérober Durandal malgré la hauteur à laquelle l'épée se trouvait et surtout, malgré les chaines accrochées à l'arme. En effet, l'épée se trouvait à presque dix mètres de hauteur, sans accès direct.
Cet objet de bien public, appartenant à l’État, mesurait 80 cm de long et était totalement rouillé au moment de sa disparition. Ce crime a forcément mis en émoi la petite commune de 600 habitants. «Durandal va nous manquer. Elle fait partie de Rocamadour, depuis des siècles, il n’y a pas un guide qui ne la montre pas lors de sa visite. Rocamadour se sent dépouillée d’une partie d’elle-même, même si c’est une légende, les destins de notre village et cette épée sont liés», a expliqué Dominique Lenfant, maire de la commune, au média La Dépêche.
un cadeau de charlemagne
Légendaire au même titre qu’Excalibur, l’épée magique du roi Arthur, Durandal aurait été donnée au roi des Francs et empereur Charlemagne par un ange. Ce dernier aurait ensuite offert l’épée au chevalier Roland, son neveu. Le chevalier Roland, blessé et mourant pendant la bataille de Roncevaux contre les Sarrasins (qui remplacent les Basques dans les écrits de la légende), en 778, dans les Pyrénées, aurait refusé de laisser l’arme aux mains de ses ennemies et l’aurait lancé de toutes ses forces. L’épée aurait ainsi parcouru des centaines de kilomètres avant d’arriver jusqu’à Rocamadour.
Interrogé par l’Actu, le père Florent Millet, recteur du sanctuaire de Rocamadour a affirmé que l’épée avait déjà été dérobée auparavant : «L’épée a été déplacée là justement parce qu’elle avait été volée à plusieurs reprises, avant elle était à portée de main».
Il a également affirmé que l’épée volée était une réplique, «une ixième copie de l’originale». Toujours selon le média, une nouvelle copie devrait rapidement être installée sur la falaise.