Depuis les dernières élections européennes et la dissolution de l’assemblée, la France est particulièrement scrutée par ses voisins. Dans l’attente des résultats des législatives, les pays étrangers se méfient d’une potentielle victoire de l'extrême droite.
Depuis l’annonce du Président de la République de dissoudre l’assemblée et d’organiser de nouvelles élections législatives, le paysage politique a rarement semblé aussi morcelé. Une situation qui fascine depuis l'étranger.
La presse étrangère semble se délecter du chaos qui règne dans la vie politique française et ne manque pas d'imagination pour trouver des comparaisons pour le feuilleton politique de ce mois de juin 2024. Le coup de poker d’Emmanuel Macron ou le ralliement surprise d’Eric Ciotti à l'extrême droite sont décrits comme le «Waterloo de la politique française», par la revue International Politik Quaterly. Dans un autre registre, la version européenne de Politico, basé à Bruxelles compare l’état de la politique française à «une téléréalité complètement folle». The Guardian y voit une comédie «qui ferait presque passer Donald Trump et Boris Johnson pour des politiciens compétents [...] où tout le monde traite l’autre de menteur et de traître».
L'extrême droite dans le viseur
The Guardian s’est en pris au RN et a mis en garde contre la possible arrivée au pouvoir du parti d’extrême droite. «Dès que les nationalistes sont mis dans la lumière, ils montrent très vite qu’ils n’ont aucune idée de qui vide les poubelles ou de comment de l’eau sort du robinet, a expliqué le journal. Mais le cas Donald Trump l’a prouvé : souvent les électeurs n’en ont cure, et ils votent pour eux malgré tout.»
The Daily Telegraph s’interroge sur les conséquences d’une élection inédite. «Le pari de Macron a provoqué une bataille pour l'âme de la France, qui pourrait voir l'extrême droite prendre le pouvoir pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale», lit-on.
Vu d'Ukraine, la situation inquiète également. L’édito d’Evropeïska Pravda, à Kiev, rappelle qu’Emmanuel Macron est un fervent défenseur de l’Ukraine face à Vladimir Poutine et affirme que le RN «est plus favorable au président russe».