La campagne des élections législatives anticipées a été officiellement lancée ce lundi 17 juin. Les partis ont commencé à dévoiler leurs propagandes électorales. C'est notamment le cas d'Ensemble, l'alliance de la majorité présidentielle, qui a fait le choix de ne pas mettre en avant Emmanuel Macron mais Gabriel Attal. Une première.
Un absent de taille. Pour ces élections législatives anticipées, la majorité présidentielle, regroupée sous le nom Ensemble, a fait le choix de ne pas faire apparaître Emmanuel Macron sur sa propagande électorale.
Quel que soit le tract ou l'affiche, le président de la République a disparu au profit de son jeune Premier ministre Gabriel Attal. C'est la première fois qu'Emmanuel Macron est éludé de tous les tracts depuis le lancement d'En Marche (aujourd'hui Renaissance) en 2016.
Le politologue Philippe Moreau-Chevrolet a décrypté ce choix pour CNEWS. «Emmanuel Macron passe par les mêmes états que François Hollande ou Nicolas Sarkozy en fin de mandat. Les candidats ne veulent plus que le nom du président en exercice figure sur les affiches parce que ça les pénalise. Le président fait l’objet d’une réaction de rejet puisqu'il symbolise le passé pour beaucoup d’électeurs. S’y ajoute que cette année, Emmanuel Macron est responsable du chaos actuel donc les électeurs peuvent être tentés de le boycotter», explique-t-il.
Emmanuel Macron impopulaire
«Je pense qu’il y a aussi beaucoup de colère et de rejet des députés sortants comme des troupes marconistes contre le président. Gabriel Attal est plus fédérateur et est plus populaire qu’Emmanuel Macron», ajoute Philippe Moreau-Chevrolet.
En effet, selon un sondage de l'Ifop paru le 5 juin dernier, la cote de popularité du chef de l'État n'est que de 32% contre 41% pour son chef du gouvernement.
«Aux yeux du grand public, Gabriel Attal a une image relativement vierge. De plus, pour les macronistes, il est le symbole de quelqu’un qui a souffert d’une injustice de la part du président et qui va tout de même se battre. C’est quelqu’un qui peut assez efficacement figurer sur les affiches», a-t-il poursuivi.
La marque «Ensemble» encore méconnue
La mise en retrait du président pourrait donc servir à éviter de pénaliser les candidats de la majorité présidentielle. Néanmoins, «la marque Ensemble ne dit rien au public et il n’y a littéralement pas le temps pour qu’elle s’installe et pour qu’elle soit connue», ce qui appuie la mise en avant de Gabriel Attal.
Selon le dernier baromètre OpinionWay pour CNEWS, Ensemble ne s'installe qu'en troisième position avec 19% intentions de vote au premier tour le 30 juin prochain. C'est loin derrière le Nouveau Front populaire (25%) et le Rassemblement national (32%).