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Sédentarité : Santé Publique France dresse un rapport alarmant sur le niveau d’activité physique des Français

Le manque d'activité physique et la sédentarité augmentent sérieusement le risque de développer des maladies cardiovasculaires, métaboliques et certains cancers. [Adobe stock/Johnstocker]

Dans une étude publiée ce mardi 11 juin, Santé publique France s'inquiète de la sédentarité et du manque d'activité physique des Français. Elle appelle à rapidement inverser la tendance.

Plus d'un Français sur cinq passe plus de sept heures par jour assis, selon les données de Santé publique France. Dans une étude publiée ce mardi 11 juin, l'agence nationale de santé publique s'inquiète de cette sédentarité et pointe le manque d'activité physique de la population.

Associés, les deux phénomènes augmentent sérieusement le risque de développer des maladies cardiovasculaires, métaboliques et certains cancers. Pour compenser les effets délétères d'une sédentarité élevée, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande chaque semaine au moins cent-cinquante à trois-cents minutes d’activité physique d'intensité modérée, ou au moins soixante-quinze à cent-cinquante minutes d’activité physique d'intensité soutenue, ou une combinaison équivalente d’activité physique modérée ou soutenue.

Or, d'après Santé publique France, moins des trois quarts des hommes (72,9%) et un peu plus de la moitié des femmes (59,3%) de 18 à 85 ans atteignaient ces objectifs en 2021 en métropole. En parallèle, moins d'un tiers des hommes français (31,1%) et moins d'un quart des femmes (20,2%) font du renforcement musculaire au moins deux fois par semaine, comme le recommande également l'OMS.

Au lieu de cela, quatre adultes sur dix (39%) passent plus de trois heures quotidiennes devant un écran, simplement pour leurs loisirs. Le seul bon point soulevé par l'étude est que plus de neuf Français sur dix disent se lever au moins toutes les deux heures en cas de position assise prolongée.

L'agence nationale de santé publique note des disparités socio-démographiques à ce sujet. Le phénomène est plus marqué chez les femmes puisque 9,9% d'entre elles cumulaient activité physique insuffisante et sédentarité élevée en 2021, contre 8,6% des hommes. Cela s'intensifie avec l'âge et semble également associé à un niveau de diplôme inférieur au baccalauréat, tous genres confondus.

Chez les hommes, la situation professionnelle apparaît déterminante, avec une baisse de l'activité physique en cas de chômage notamment. Les femmes, elles, atteignent moins les recommandations lorsqu'elles sont en couple et en particulier quand elles ont des enfants.

Les Bretons bons élèves

Les données varient aussi d'une région à l'autre. Bons élèves, les habitants de Bretagne et d'Occitanie se distinguent par une fréquence d'activité physique significativement supérieure au niveau national. A l'inverse, l'Ile-de-France et le nord-est de la France sont à la traîne à ce niveau.

Alarmés par l'absence d'évolution favorable, les auteurs de l'étude appellent à «penser la prévention d’un mode de vie actif de manière plus systémique (...) au-delà des seules actions destinées à modifier les comportements individuels».

Ils suggèrent quelques pistes d'amélioration, parmi lesquelles «favoriser les modes de vie actifs dans les agglomérations, rendre l'environnement attractif et dynamique notamment pour les jeunes» ou encore «créer des alternatives au travail sédentaire prolongé».

La recommandation française actuelle conseille de se lever pour marcher un peu toutes les deux heures en cas de position assise prolongée. Mais de récents travaux suggèrent que des ruptures de sédentarité plus fréquentes sont bénéfiques, notamment dès vingt minutes d'inactivité.

Santé publique France espère que la promotion de l'activité physique et sportive comme «grande cause nationale» pour 2024, année des Jeux olympiques et paralympiques, aura des effets bénéfiques. Les experts souhaitent voir de nombreuses initiatives fleurir en France et précisent que «tout l’enjeu sera d’inclure l’ensemble des territoires et de la population, et de faire perdurer cet élan dans le temps».

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