Prévu pour 2038, le nouveau porte-avions français se présente déjà comme l’héritier du Charles-de-Gaulle. Plus lourd, plus grand, plus rapide, ce projet devrait confirmer la place de la France sur la scène des constructions navales militaires.
Le porte-avions Charles-de-Gaulle va passer le flambeau. Remplacé par un navire de nouvelle génération - temporairement nommé le PANG (porte-avions nouvelle génération), il est attendu à la fin des années 2030. Un projet titanesque, des études préliminaires étaient lancées depuis 2018. Actuellement dans la phase d’«avant-projet» jusqu’à l’année prochaine, sa construction aura lieu au Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, dans le Pays de la Loire.
#PANG @navalgroup Indret @Technicatome #ChantiersDelAtlantique Les Chantiers de l’Atlantique à pied d’œuvre à Saint-Nazaire pour le futur porte-avions de nouvelle génération. «Les délais seront aussi tenus». https://t.co/NtD7ogMNkL
— Philippe Top-Action (@top_force) May 28, 2024
Il prendra ainsi la place de l’unique porte-avions français, mis en service depuis 2001 : le Fosh ayant été vendu au Brésil pour l'équivalent de 12 millions de dollars américains (de cette époque) en 2000.
Le plus grand bâtiment de guerre d’Europe
Le PANG représente un plan de 10 milliards d’euros, pour un navire deux fois plus lourd et deux fois plus puissant que le Charles-de-Gaulle. En effet, la masse du navire double, à plus de 75.000 tonnes pour 310 mètres de long. La vitesse estimée du porte-avions nouvelle génération monte à 50 kilomètres par heure.
#PANG | Le chantier naval de Saint-Nazaine, qui emploie déjà 3500 salariés prévoit globalement, pour l’ensemble de ses activités, de recruter 500 salariés en 2024, puis 300 personnes par an pendant 10 ans. Et pour des raisons de sécurité, certaines parties du porte-avions ne… pic.twitter.com/7gp4ptG6ro
— OpexNews (@OpexNews) May 28, 2024
Pour ce faire, 600 millions d’euros ont été injectés dans la propulsion nucléaire du navire, lui permettant une autonomie sur toutes les mers. Il sera équipé de deux réacteurs nucléaires de type K22 de 220 MW chacun, contre les deux réacteurs nucléaires K15 du Charles-de-Gaulle, de 150 MW chacun.
Le porte-avions de nouvelle génération sera le plus grand navire de guerre en Europe. Un tel bâtiment de guerre n'existe qu’aux États-Unis : l'USS Gerald R. Ford, en comparaison, fait 333 mètres de long.
Un projet d’envergure
Avec ce chantier, la France compte démontrer ses capacités en construction navale militaire. La réalisation de ce projet demandera plusieurs millions d’heures de travail et plusieurs milliers de salariés. Les Chantiers de l’Atlantique devraient recruter 500 nouveaux employés cette année et augmenter les rangs de 300 travailleurs chaque année. Le porte-avions nouvelle génération devrait accueillir un équipage de 2.000 marins, comme celui du Charles-de-Gaulle.
Pour le moment, le nom du porte-avions de nouvelle génération n’a pas été défini. D’après Le Monde, le navire pourrait porter le nom d’une figure historique comme Simone Veil ou François Mitterrand.