A trois jours des élections européennes, ce jeudi 6 juin, le président de la République Emmanuel Macron doit accorder une interview dès 20h. L’occasion pour le chef de l'État de revenir sur l’actualité internationale, notamment sur les conflits en Ukraine et dans la bande de Gaza.
Une intervention présidentielle attendue. Le président de la République Emmanuel Macron doit s’exprimer ce jeudi à 20h à Caen (Calvados), en marge des commémorations des 80 ans du Débarquement.
Cette interview intervient seulement trois jours avant les élections européennes, suscitant l'indignation dans la sphère politique, certains réclamant un décompte par le régulateur de l’audiovisuel, l’Arcom, comme un temps de parole pour la liste Renaissance dans la campagne des européennes.
«rien n’est joué» pour les européennes
Eric Ciotti, le patron des Républicains, a notamment annoncé dimanche sur X qu’il comptait saisir l’Arcom, estimant que «l’opposition doit avoir le même temps de parole». La tête de liste LFI, Manon Aubry, a annoncé ce lundi, que son parti allait aussi saisir l’Arcom, réclamant que le temps d’antenne d’Emmanuel Macron soit décompté du temps de campagne de Valérie Hayer. «En démocratie, il n’y a pas de candidature officielle donc il faut respecter les règles», a-t-elle affirmé.
En effet, le chef de l’État devrait être interrogé sur les européennes, l’occasion pour lui, à l’instar de son Premier ministre Gabriel Attal, de marquer sa différence avec les oppositions qui «cherchent le désordre» politique et économique.
Si les sondages créditent la liste Rassemblement national de Jordan Bardella de 32 à 34% d'intentions de vote (32,5% dans un sondage Elabe paru samedi dernier), loin devant la macroniste Valérie Hayer (16%), l’appel au vote pour faire barrage à l'extrême droite pourrait être exprimé par Emmanuel Macron, distillant l’idée que «rien n’est joué» pour les élections.
Accord d'un cessez-le-feu à Gaza
Autre sujet brûlant, le conflit qui oppose Israël au Hamas depuis les attaques du 7-Octobre. Après avoir exprimé son soutien à l’accord global sur un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas samedi dernier, Emmanuel Macron devrait revenir dessus à nouveau ce jeudi.
Une prise de parole particulièrement attendue dans le pays, alors que les manifestations de soutien au peuple palestinien ne cessent de prendre de l'ampleur, en parallèle d'une guerre qui s'enlise dans la bande de Gaza.
Enfin, Emmanuel Macron qui a jusqu'à présent refusé d'emboiter le pas aux trois pays européens (Espagne, Irlande et Norvège) ayant reconnu mardi dernier l'État palestinien, devrait réaffirmer sa position, se disant prêt à le faire «à un moment utile» et pas sous le coup de l'«émotion».
Des instructeurs français en Ukraine ?
Concernant le dossier ukrainien, Emmnanuel Macron pourrait profiter de cette intervention présidentielle pour annoncer l'envoi prochain d'instructeurs français, mais aussi la livraison d'armes pouvant servir à Kiev lors d'attaques sur les cibles stratégiques en territoire russe.
En effet, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, le général Oleksandr Syrsky, avait annoncé le 27 mai avoir signé avec la France les documents nécessaires pour faire venir des instructeurs dans le pays, dans le but de former des soldats.
Si le ministère de la Défense français a depuis affirmé que ce dossier était «toujours en discussion» avec Paris, Emmanuel Macron pourrait officialiser l'envoi d'instructeurs prochainement, selon plusieurs sources diplomatiques à Reuters.
et la Nouvelle-Calédonie ?
Dernier dossier sur la table, la Nouvelle-Calédonie, dont le couvre-feu nocturne mis en place sur l'ensemble du territoire doit prendre fin le 10 juin prochain. Ce lundi, le principal parti indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, le FLNKS, a demandé à Emmanuel Macron de renoncer explicitement à convoquer le Congrès pour faire adopter la réforme électorale contestée à l'origine de la crise actuelle.
«Une telle annonce permettra (…) d'apaiser les tensions actuelles pour une reprise des discussions sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie», a estimé le bureau politique du FLNKS, qui regroupe la grande majorité des mouvements indépendantistes de l'archipel français du Pacifique Sud.
Pourtant, le chef de l'Etat avait déjà indiqué qu'il n'y aurait «pas de passage en force» pour faire adopter le texte mais pas non plus de «retour en arrière», une position qu'il devrait maintenir ce jeudi, mettant en avant que la ville de Nouméa est repasée «en totalité» sous le contrôle des forces de l'ordre. Mais, malgré les opérations de déblayage, des barrages persistent et les militants indépendantistes restent déterminés à continuer leur mobilisation.