Assigné à résidence et menacé d’expulsion pour avoir fait l’apologie du terrorisme sur les réseaux sociaux selon les autorités, l’imam de la mosquée de Pessac près de Bordeaux (Gironde) a contesté cette décision ce jeudi 30 mai.
La décision a été mise en délibéré. L'imam Abdourahmane Ridouane de la mosquée de Pessac, près de Bordeaux (Gironde), a contesté ce jeudi son assignation à résidence, survenue sur fond de procédure d'expulsion, les autorités lui reprochant des publications sur les réseaux sociaux qui feraient l'apologie du terrorisme.
Les faits remontent à la semaine dernière, lorsqu’une Mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance (Micas) lui a été notifiée avant le passage du relais de la flamme olympique en Gironde. Durant trois mois, l’imam a interdiction de quitter la commune de Pessac, sauf dérogation, l’obligeant à pointer quotidiennement au commissariat.
Il présentait le Hamas «comme un mouvement de résistance»
L’imam Abdourahmane Ridouane a contesté cette mesure devant le tribunal administratif ce jeudi, alors que la représentante du ministère a assuré que son comportement constituait «une menace d'une particulière gravité» pour la sécurité et l'ordre publics, en «soutenant ou diffusant» des thèses «encourageant ou incitant» au terrorisme.
En cause, des publications sur les réseaux sociaux ayant déjà conduit à une fermeture administrative de la mosquée de Pessac en 2022, décision annulée par le tribunal administratif de Bordeaux puis le Conseil d'État.
Autre motif de cette menace d’expulsion, les autorités ont reproché à Abdourahmane Ridouane de présenter le Hamas, considéré par l'Union européenne comme une organisation terroriste, «comme un mouvement de résistance», et ont aussi en cause un dessin relayé sur Facebook, quatre jours après l'attaque de l'organisation palestinienne contre Israël le 7 octobre. Ce dessin mettait en regard un soldat ukrainien armé, face à un char russe, avec le sous-titre «auto-défense» et un Palestinien face à un char israélien, avec le sous-titre «terrorisme».
Début mai, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait dévoilé une «stratégie d'entrave» à l'encontre de la «mouvance islamiste et jihadiste» en amont et pendant les Jeux olympiques, incluant de telles mesures pour les personnes «condamnées pour faits de terrorisme ou fortement radicalisées».