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Jeux olympiques, météo, gouvernement... Pourquoi les Français sont-ils aussi râleurs ?

Incarnant l'esprit de la révolution, les habitants de l'Hexagone sont perçus comme des rebelles dans l'âme. [Frederick FLORIN / AFP]

Bougonner semble être le sport national des Français qui ont la réputation de se plaindre de tout et de rien, et de descendre régulièrement dans la rue pour manifester leur mécontentement. Mais que se cache-t-il derrière ce trait de caractère bien typique ?

«Ras-la-casquette à tous ces peines-à-jouir», a fustigé Anne Hidalgo au Conseil de Paris, la semaine dernière. Jeux Olympiques, salaire, météo, grêve, administration... il semble toujours y avoir une bonne raison pour se plaindre. Mais d'où vient cette tendance à la grogne ? Faut-il y voir un simple trait de caractère national, ou bien ce comportement s'explique-t-il par des facteurs plus profonds ?

Râler, une réaction face à un contexte d'insécurité

Râler est le témoin d’une insécurité psychique qu’on retrouve normalement chez l’enfant, selon l’analyse d'Hélène Romano, docteur en psychopathologie, interviewée pour CNEWS. De fait, «le contexte global est insécurisant, que ce soit économique et géopolitique», soutient la psychologue.

À l'approche des JO, le sujet devient récurrent : «Ça va être une catastrophe» ! Annoncer un drame à l'avance est une façon d'anticiper», explique la psychologue. «Quand on est préparé, c'est moins difficile, on s'effondre moins. Si ça se passe mal, on l'avait prévu». C'est un mécanisme de défense qui aide à garder le contrôle face à une catastrophe envisageable et à gérer l'inquiétude.

L’esprit critique : un trait de caractère à la française

L'histoire d'un pays modèle sa société, et en France, le passé exerce une influence profonde sur l'inconscient collectif. Autrefois, le pays était sous la coupe d'une monarchie absolue, où le roi détenait tout le pouvoir et auquel on devait obéissance. Mais la royauté finalement a cédé la place aux Lumières et à l’esprit critique.

La Révolution française a ainsi bouleversé cette structure en éliminant symboliquement la figure paternelle du roi et en instaurant une démocratie. «Cette transition abrupte a probablement généré un sentiment d'insécurité», selon la psychologue, qui suggère que certains cherchent à retrouver la figure paternelle dans la présidence de la République.

«Sans la révolution, je ne sais pas si les français seraient aussi râleurs»

La rébellion contre l'autorité est souvent comparée à un comportement adolescent, une étape nécessaire pour s'affirmer et se distinguer. La symbolique de la Révolution «tuant le père» pourrait maintenir les Français dans une sorte d'adolescence perpétuelle, créant une impasse psychique collective et une insatisfaction permanente.

Les échanges d'invectives sont monnaie courante, comme en témoigne la récente dispute à l’Assemblée nationale entre deux députés qui se sont respectivement insultés de «porc» et de «pourriture».

Finalement, quand on manque d'unité, râler rassemble. «Autour d'un même mécontentement, naissent des liens d'appartenance et d'alliance». À titre d'exemple, La Marseillaise, hymne de révolte, souligne un objectif partagé de lutte. 

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