Depuis le début de la guerre opposant Israël au groupe terroriste du Hamas, les actes antisémites ont explosé en France. Ce lundi 6 mai, l’UEJF, l’Union des étudiants juifs de France, a partagé quelques témoignages glaçants de propos adressés aux étudiants de confession juive dans les différents campus de Sciences Po.
Alors que la situation demeure tendue au Proche-Orient et qu’un accord n’est toujours pas trouvé pour la libération des otages et un cessez-le-feu à Gaza, les étudiants de confession juive en France continuent d’essuyer des propos et actes antisémites en constante augmentation.
Depuis les attaques du mouvement terroriste du Hamas sur le sol de l’Etat hébreu, le 7 octobre 2023, suivies d’une riposte israélienne dans la bande de Gaza, les étudiants juifs ont été pointés du doigt, insultés et menacés de mort dans certains établissements scolaires de l’Hexagone.
Dans les différents campus de Sciences Po, qui notamment à Paris fait l’objet de blocages depuis plusieurs jours par des militants pro-palestiniens, les actes antisémites se sont multipliés. Sur son compte X (ex-Twitter), l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a publié une liste de témoignages effrayants recueillis par l’association dans plusieurs instituts d'études politiques.
Esther, une étudiante de Sciences Po Menton (Alpes-Maritimes), a raconté que dès son arrivée sur ce campus, un étudiant l’aurait qualifiée de «sioniste colonisatrice». Il l’aurait ensuite «étranglée par derrière» en lui disant : «Ici on va te faire comme on leur fait à Gaza».
«Tu gagnes un pass interrail gratuit pour la Pologne»
Toujours dans ce même campus, Elsa porte régulièrement son collier avec une étoile de David. Une fille l’a alors vue et s’est adressée à la jeune étudiante en lui disant de ne pas dire «que t’es juive, X va t’assassiner».
Une fille a vu mon collier avec une étoile de David et m’a dit « Ne dis pas que t’es juive, X va t’assassiner ».
Elsa, campus de Menton
13/17— UEJF (@uejf) May 6, 2024
À Paris, les actes antisémites sont beaucoup plus importants. À titre d’exemple, Elena, une étudiante de confession juive, a été visée par des propos d’une extrême gravité tels que : «Ah mais toi avec tes origines (juives) tu gagnes un pass InterRail gratuit pour la Pologne». Eva a également vécu la même expérience. Alors qu’elle était dans un amphithéâtre de Sciences Po, un individu lui a dit que «tous les Israéliens qui sont morts méritaient de mourir».
Emma, également étudiante juive à Sciences Po Paris, a rendu visite à sa famille en Israël. Une personne s’est alors exprimée à son sujet indiquant : «J’espère qu’elle va se prendre des roquettes sur la tête».
Pire encore, les insultes et les menaces antisémites se sont également poursuivies sur les réseaux sociaux. Comme l’indique l’UEJF, des messages à caractère antisémite ont été envoyés sur des groupes de promotion WhatsApp.
Au cours d’une discussion, un individu a alors écrit aux personnes de confession juive que «la moindre des choses, c’est de vous faire discrets». Un «vous» qui s’adresse aux «sionistes», selon ses dires.
366 faits antisémites durant le premier trimestre de 2024
Ces témoignages reflètent tout à fait la montée des actes antisémites en France depuis le début de la guerre opposant Israël au Hamas.
Dans un discours prononcé lors du 38e dîner du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) à Paris ce lundi 6 mai, le Premier ministre Gabriel Attal a dénoncé une «déferlante antisémite» dans l’Hexagone, annonçant par la même occasion un total de 366 faits antisémites durant le premier trimestre de l’année 2024.
Il s’agit, là, d’une «hausse de 300% par rapport aux trois premiers mois de l’année 2023», a-t-il souligné.
«Personne ne peut nier cette déferlante antisémite. Personne ne peut nier le fait qu'on estime que les Français juifs représentent 1% de la population française, mais que plus de 60% des actes antireligieux sont des actes antisémites», a déclaré le chef du gouvernement.