Alors que plusieurs forces politiques ont menacé de déposer une motion de censure pour sanctionner le gouvernement sur l’état des finances publiques, le groupe LIOT apparaît comme la seule force à même de regrouper tous les membres de l’opposition.
«Nous ne sommes pas du genre à fuir nos responsabilités». Alors que la situation des finances publiques et de la dette française inquiète les principales forces politiques d’opposition, la menace du dépôt d’une motion de censure est de nouveau d’actualité.
Si les élus des Républicains, mais aussi de La France insoumise et du Rassemblement national ont récemment remis cette hypothèse sur la table, le groupe LIOT se retrouve, une nouvelle fois, en pole position pour faire tomber le gouvernement.
«Nous avons abordé cette question lors de notre réunion de groupe», a confié à CNEWS une source proche du groupe. Les parlementaires de LIOT sont conscients de leur capacité à créer un consensus entre les élus de gauche et de droite, qui peinent à travailler ensemble. «Nous sommes cités de toute part», a reconnu cette même source.
Pour autant, ces derniers se donnent encore le temps de dialoguer avec l’exécutif avant de déposer une éventuelle motion de censure. «Tout dépendra des réponses du gouvernement, notamment en ce qui concerne les dépenses publiques. Jusqu’à présent, le Parlement n’a pas été associé, nous voulons dialoguer, il suffit des concertations lancées après des prises de décisions».
«L’intérêt général» en tête
Mais les députés du groupe LIOT entendent utiliser cette motion en dernier recours, souhaitant dans un premier temps travailler avec le gouvernement. «Ce qui nous intéresse c’est l’intérêt général. Nous n’avons pas de stratégie de parti, a indiqué un conseiller politique du groupe. Avant de déposer une motion de censure, nous allons essayer d’obtenir du gouvernement que les décisions prises soient les plus justes possibles et qu’elles ne reposent pas que sur les classes moyennes et populaires».
C’est dans cette optique qu’un contact a été pris avec Gabriel Attal. «Nous allons caler un rendez-vous avec le Premier ministre. Nous voulons voir s’il est capable de travailler avec le Parlement».
Pour rappel, le 20 mars 2023, en plein débat sur la réforme des retraites, la motion de censure de LIOT était passée à 9 voix de faire tomber le gouvernement d’Elisabeth Borne. Depuis, le groupe qui rassemble des indépendants, des dissidents socialistes, des élus issus du centre-droit et des députés ultramarins s'est toujours promis de ne pas abuser de cet outil qui permet à l’opposition de rejeter une décision de l’exécutif.
En effet, si la rumeur d’une nouvelle motion de censure prend de plus en plus d’ampleur, Bertrand Pancher, président du groupe LIOT à l’Assemblée nationale, ne cesse de rappeler qu’une telle initiative ne «devait pas déboucher sur une situation menant à plus de chaos».