Trois personnes ont été mises en examen et incarcérées à Marseille dans le cadre d’un trafic international de prégabaline. Cette substance, souvent surnommée la «drogue du pauvre», est en réalité un médicament dont l’usage est détourné.
Ce trafic inquiète de plus en plus les autorités. Trois individus ont été mis en examen et incarcérés à Marseille, a-t-on appris par le parquet ce mardi. En cause : leur participation à un trafic international de prégabaline.
Cette molécule est surnommée la «drogue du pauvre», en raison de son très faible prix, mais est en réalité un médicament dont l’usage a été détourné. La prégabaline est aussi connue sous son nom commercial, Lyrica, et est en réalité un médicament prescrit pour traiter l’épilepsie, les troubles anxieux et les douleurs neuropathiques.
«En dehors du cadre de ces indications médicales, cette substance peut être utilisée de façon détournée par les personnes qui en recherchent les effets psychoactifs», a indiqué dans une note l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives. Le Lyrica est en effet détourné pour ses effets désinhibants et stimulants, voire euphorisants.
Selon l’enquête OSIAP (Ordonnances Suspectes Indicateurs d'Abus Possible) de 2019, la prégabaline est la substance qui a fait le plus l’objet d’ordonnances falsifiées cette année-là. Face à ces abus, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a restreint en mai 2021 les conditions de prescription de la prégabaline, qui est désormais limitée à six mois et fait l'objet d'une ordonnance sécurisée et infalsifiable.
En novembre dernier, le service des douanes avertissait toutefois sur l’augmentation exponentielle du trafic et la multiplication des saisies de ce médicament. Dans le cadre de l’affaire de trafic à Marseille, l’importation illégale de ces gélules est évaluée à 288.911 pilules pour un montant de 577.822 euros à la revente.