Un ex-aumônier de la prison de Borgo (Haute-Corse) a été placé en garde à vue ce mardi matin dans le cadre d’une enquête ouverte pour travail dissimulé et blanchiment a indiqué le procureur de Bastia.
L’homme est soupçonné d’avoir tenu «une maison de retraite» illégale. «Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet en fin d'année 2021 à la suite du signalement de la disparition d'une personne âgée», a indiqué à l'AFP Jean-Philippe Navarre, procureur de Bastia. Une déclaration confirmant une information «du Parisien».
«Lors de la découverte de cette personne, il est apparu qu'elle était accueillie dans des circonstances confuses dans ce qui semblait être une maison de retraite qui n'était pas officiellement répertoriée par les services administratifs et de santé», a-t-il ajouté.
«Les conditions de fonctionnement de cet établissement ont motivé l'ouverture d'une enquête préliminaire des chefs de travail dissimulé et de blanchiment de fraude fiscale», a expliqué ce dernier.
Plus de 350.000 euros détournés ?
C’est pour cette raison que «plusieurs perquisitions» ont eu lieu. «L'objet des investigations est de pouvoir déterminer d'une part les circonstances de l'accueil, le volume d'activité que cela était susceptible de représenter, le nombre de personnes qui auraient pu en bénéficier et les bénéfices éventuels qui auraient pu être retirés de cette activité», a précisé le procureur de la République.
Selon «Le Parisien», 350.000 euros auraient été détournés, mais une source proche du dossier a confié à l’AFP que ce montant dépasserait de loin celui annoncé. Un autre interlocuteur a également indiqué à l'AFP que «l'on peut tout à fait parler d'une maison de retraite clandestine» avec au moins «quatre logements» mis à disposition à des personnes âgées contre loyer non déclaré.
Une personne âgée a été «mise en sécurité et transférée mardi dans un Ephad», a ajouté cette source, dont les propos ont été confirmés par le procureur.
Ce diacre de Penta-di-Casinca (Haute-Corse), âgé de 63 ans, a notamment lu une homélie lors des funérailles d'Edmond Simeoni, père de Gilles Simeoni, le président du conseil exécutif de Corse, et de celles du militant indépendantiste Yvan Colonna, enterré à Cargèse (Corse-du-Sud) en mars 2022. Et ce après l'agression mortelle de ce dernier à la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône) où il purgeait une peine de perpétuité pour son implication dans l'assassinat du préfet Erignac.