Ce mardi 2 avril, les enseignants sont à nouveau appelés à la grève par plusieurs syndicats. Ils réclament l'abandon des mesures du «choc des savoirs».
«Oui au tri des réformes, non au tri des élèves» : ce mardi 2 avril, des syndicats d'enseignants appellent à la grève et à la manifestation, partout en France. Ils demandent l'abandon des mesures du «choc des savoirs», une «revalorisation salariale sans contrepartie» mais aussi davantage de moyens pour l'Ecole publique.
Dans un communiqué commun, le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, le SNEP-FSU (éducation physique et sportive), SUD Education, la CGT éduc’action et la FNEC-FP FO accusent le gouvernement de mettre en place une «Ecole du tri social». Ils s'opposent notamment à l'instauration de groupes de niveau, prévus à partir de la rentrée au collège.
Pour ces syndicats cela revient à «trier les élèves, ce qui va immanquablement creuser les inégalités, comme l'a montré la recherche [...] Derrière la promesse d’une plus grande flexibilité, ce sont en réalité des contraintes d’organisation et pédagogiques qui vont lourdement fragiliser notre liberté pédagogique et casser la relation forte et continue avec les classes et les élèves. C’est bien le cœur de notre métier qui est attaqué», écrivent-ils.
Dans les rassemblements
Devant les établissements
En photo, en vidéo
Affirmons-le ensemble :#NousNeTrieronsPasNosElèves
Non au "choc des savoirs", oui au choc des salaires et des moyens !
Appel, visuels, carte des manifs #Grève2avril : https://t.co/gklIZxCYq7 pic.twitter.com/7rEXjyxVAg— SNES-FSU (@SNESFSU) March 31, 2024
Des manifestations à Paris et dans de nombreuses villes de France sont attendues ce mardi. Les syndicats et enseignants sont engagés depuis plusieurs mois contre les mesures du «choc des savoirs» et de précédentes grèves ont déjà eu lieu en février. Des «actions locales» et des «opérations collèges morts» ont été menées, les parents d'élèves ont été mobilisés et un vote «contre le "choc des savoirs"» a eu lieu lors du Conseil supérieur de l'éducation.
L'arrêté sur la mise en place de «groupes» en mathématiques et en français au collège a malgré tout été publié le 17 mars au Journal officiel, avec une formulation qui ne reprend toutefois pas les termes de «groupes de niveau». Il y est question de groupes «constitués en fonction des besoins des élèves». Pour l'intersyndicale, cela montre que «le gouvernement est fébrile et en vient à passer en force, en publiant des textes au mépris de l'avis de la profession».
Selon l'exécutif, le «choc des savoirs» doit permettre d'élever le niveau des élèves mais, pour l'intersyndicale, il vise surtout «à faire sortir de l’École publique, le plus tôt possible et à chaque étape de leur scolarité, les élèves des classes populaires». «En érigeant plutôt l’uniforme et le SNU (Service national universel, ndlr) au rang de priorités politiques et budgétaires, le gouvernement fait un choix clair : celui d’une École du tri social, d’une École passéiste et conservatrice», peut-on lire dans le communiqué.