«Le refus de la FFF (de faire des "pauses ramadan" pendant les matchs) est une bonne chose», a estimé ce mercredi sur CNEWS l'islamologue Razika Adnani.
Une position ferme mais qui fait toujours polémique. En amont du ramadan, qui a débuté lundi 11 mars, la Fédération française de football a annoncé qu'il n'y aurait pas de pause accordée durant les matchs pour permettre aux joueurs de rompre leur jeûne.
Pour l'islamologue Razika Adnani, invitée sur le plateau de CNEWS ce mercredi, il s'agit d'une bonne chose. «Je pense que la décision de la Fédération française de football est tout à fait ce qu'il fallait faire, étant donné qu’instaurer ce genre de pause pour arrêter les matchs, c'est instaurer une certaine atmosphère ramadanesque à tous les joueurs, à tous les téléspectateurs, mais aussi à tous les supporters», a déclaré l'experte sur la religion.
«Je pense que les musulmans eux-mêmes ne doivent pas accepter une telle chose, car quand on veut vivre avec les autres, on doit s'interroger sur son comportement, ce qu'on on impose à l'autre, ce que l'autre peut accepter et comment il peut le percevoir aussi. C'est pour cela que je soutiens cette décision de ne pas accorder ces pauses», a indiqué l'islamologue.
Razika Adnani s'est appuyée sur la possible influence des pratiquants sur le reste de l'équipe pour justifier ses propos. «La Fédération française de football a le devoir de protéger les joueurs qui ne jeûnent pas et qui sont issus de familles musulmanes. Imposer ce genre de pause au sein du stade revient à mettre de la pression sur les joueurs qui ne jeûnent pas de la part de leurs collègues, d'autres joueurs ou des supporters, ce qui fera qu'ils feront semblant de jeûner même quand ils jeûnent pas», a longuement poursuivi Razika Adnani.
«Et il y a un autre problème : c'est que dans le cas où un joueur est fatigué et qu’il veut boire, il va s'interdire de boire avant la rupture du jeûne, ce qui peut mettre sa santé en danger. Il faut savoir qu'en Islam, la santé passe avant le jeûne. La preuve que l'Islam ne recommande pas de jeûner à un malade ou à une personne qui est en voyage ou à une femme enceinte», a-t-elle ajouté, rappelant que le jeûne n'est pas obligatoire en fonction de l'état de santé.