Alors que ce vendredi 8 mars est illustré par la Journée internationale des droits des femmes en France, quel est le bilan du gouvernement en termes de lutte contre les violences faites aux femmes ?
Un budget qu’il «faudrait multiplier par 15 a minima». Si les violences faites aux femmes devraient faire partie des sujets centraux en cette Journée internationale des droits des femmes célébrée ce vendredi, marquant la septième année de l'avènement de #MeToo en France, le budget alloué par l'Etat pour cette thématique reste insuffisant selon la Fondation des Femmes.
En l’espace de cinq ans - durée du premier quinquennat du président de la République Emmanuel Macron - le gouvernement a octroyé un budget allant de 134,7 millions d’euros à 184,4 millions d’euros par an, soit une augmentation d’environ 50 millions d’euros.
Si cette hausse est positive, dans son dernier rapport de 2023, la Fondation des Femmes pointe un manque de financement de la part de l’État pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes, une «grande cause», pourtant, du quinquennat d’Emmanuel Macron.
En effet, selon l’organisation, pour pallier tous les besoins des femmes victimes de violences il «faudrait multiplier ce budget par 15 à minima, pour atteindre les 2,6 milliards d’euros».
Le «paradoxe #MeToo»
Le premier rapport de la Fondation des Femmes sur le sujet date de 2018, soit un an après l’émergence du mouvement #MeToo en France. Néanmoins, comme le rappelle l’organisation, si le sujet des violences faites aux femmes est aujourd’hui de plus en plus évoqué dans les médias et au sein même du gouvernement, les chiffres montrent que leur prise en charge est moins satisfaisante qu’avant.
Et pour cause, le budget moyen par femme victime de violences conjugales est en baisse de 26 %. Cela s’explique par le fait que l’explosion des demandes (+ 83 % de plaintes pour violences conjugales en 5 ans, + 100 % de plaintes pour violences sexuelles en 10 ans) n’a jamais été suivi d’investissements à la hauteur des besoins, estime l’organisation.
«Par ailleurs, si le budget dédié aux violences conjugales (171,7 millions d’euros) fait l’effet d’une goutte d’eau par rapport aux besoins, celui dédié aux politiques de violences sexuelles est quasi inexistant (12,7 millions ), #MeToo est-il seulement passé par là ?», peut-on lire dans lire dans le rapport. Des besoins estimés entre 2,6 et 5,4 milliards d’euros soit 0,5 à 1 % du budget de l’État.
Pourtant, depuis 2018, le budget de l’État contre les violences conjugales a augmenté de 44,9 millions d’euros. En 2023, l’État a dépensé 171,7 millions d’euros pour lutter contre les violences conjugales alors qu’il dépensait 126,8 millions d’euros en 2019. 80% de l’augmentation (35,6 millions d’euros) a financé des dispositifs qui existaient déjà en 2019 et 20% (9,3 millions d’euros) a financé des dispositifs lancés depuis.
Pour rappel, chaque année, ce sont 3 millions de femmes environ, qui déclarent des violences sexistes et sexuelles contre une moyenne de 200.000 seulement qui sont enregistrées auprès des autorités compétentes, d’après les données de l’Observatoire des inégalités et de la Fondation des femmes.