Jeudi 7 mars, la présidente de la Région Île-de-France Valérie Pécresse a inauguré l’Abri, un refuge dédié aux victimes de violences sexistes et sexuelles, installé au siège de la région. De quoi s'agit-il ?
«En 2017, la région a déclaré "Grande cause régionale" la lutte contre les violences faites aux femmes», précise une brochure éditée par l'Île-de-France qui porte le même nom. En cette Journée internationale des droits des femmes, la localité poursuit ses initiatives et sa présidente, Valérie Pécresse, qui inaugurera l’Abri, premier «lieu sûr» destiné aux victimes de violences sexistes et sexuelles, déjà mis en place à Saint-Ouen (93) depuis janvier 2024.
Accessible sept jours sur sept et 24h/24, l'Abri est dédié à la prise en charge de toute personne faisant l'objet de harcèlement sexuel ou de toutes autres formes de violences. Le lieu a été pensé comme un espace d'accompagnement et d'écoute «avec un accès anonyme et individuel, du lundi au samedi, de 9h à 18h», indique la région dans sa brochure.
Les victimes pourront ainsi être entendues par «une psychologue et une juriste de l’association France Victime», qui épaulera ces personnes sur le volet juridique, au besoin.
Anticiper les Jeux Olympiques
À moins de 145 jours des Jeux olympiques, l'Île-de-France entend prévoir la prise en charge des femmes françaises, mais aussi celles venues du monde entier. En effet, avec 12 millions de visiteurs attendus dans la région, l'Abri et ses équipes risquent d'être largement sollicités.
C'est dans cette optique qu'une «safe place» verra le jour aux abords des lieux de compétition tels que le Centre Aquatique de Saint-Denis, le Stade de France ou encore du village des athlètes (Seine-Saint-Denis). La région mettra à disposition des personnes, des interlocuteurs anglophones, hispanophones et lusophones.
Objectif synergies
D'après l'enquête «Vécu et Ressenti en matière de Sécurité», conduite par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure avec l'appui de l'Insee en 2022, environ 321.000 femmes âgées de 18 à 74 ans sont «victimes de violences physiques, sexuelles et/ou psychologiques commises par leur conjoint ou ex-conjoint» au cours d'une année. 217.000 femmes sont quant à elles «victimes de viols, tentatives de viol et/ou agressions sexuelles», par an selon l'Ined (2016).
Si ces chiffres ne sont que des estimations minimales selon les autorités, l'Île-de-France entend faire de l'Abri «un lieu de référence pour toutes les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles».
C'est pourquoi, ce système sera développé sur l'entièreté du territoire francilien. «La région va étendre le dispositif partout en Île-de-France à des milliers de localités (cafés, restaurants, magasins) afin d’avoir à terme un réseau dense de lieux sûrs en cas de danger, d’agressions ou de harcèlement dans l’espace public».
L'Île-de-France et The Sorority, une application et communauté d'entraide internationale, signeront ce jeudi un partenariat «pour accroître la géolocalisation des lieux sûrs, notamment pour le développement d’actions de sensibilisation ou de communication».
Au-delà de l’accueil et de l’accompagnement des victimes, la Région Île-de-France veut créer des synergies pour tous les acteurs. Avec « le lab' de l’Abri », cet espace deviendra un facilitateur et un lieu de rencontre des associations de défense des droits des femmes pour imaginer les actions de prévention et d’innovation de demain.