Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a prononcé un discours depuis Marseille, ce dimanche 3 mars, à l'occasion d'un premier grand meeting de campagne de son parti pour les élections Européennes. Voici ce qu'il faut en retenir.
La campagne européenne du Rassemblement national est désormais lancée. Ce dimanche, depuis Marseille (Bouches-du-Rhône) et face à un public conquis, Jordan Bardella, a ainsi donné un premier grand meeting dans la perspective du scrutin du 9 juin prochain.
Au cours de son intervention, le président du parti, qui était précédé par la chef des députés RN Marine Le Pen sur la scène du Palais de l'Europe, a évoqué plusieurs points majeurs.
Un soutien appuyé aux agriculteurs
Le président du Rassemblement national a d'abord réitéré son soutien aux agriculteurs français, moins d’une semaine après son passage remarqué au Salon de l’agriculture 2024 qui ferme du reste ses portes aujourd'hui à Paris.
«Il n’y a pas de ruralité sans agriculteur» et «il n’y a pas de souveraineté sans agriculture», a-t-il déclaré, ajoutant également que le RN était opposé au Pacte vert européen. «On ne peut pas exiger de nos producteurs le respect de normes drastiques et laisser entrer chez nous des produits qui ne les respectent pas», a-t-il poursuivi.
«Qu'il me soit permis de dire ici, en votre nom à tous, le soutien de tous les Français à nos agriculteurs : chers agriculteurs, la France vous aime ! La France vous regarde, la France vous soutient !», a lancé Jordan Bardella.
l’immigration au cœur des élections
«De toute évidence, ces élections européennes du 9 juin prochain constituent un référendum contre la submersion migratoire. Alors qu'on invoque à tour de bras, du matin au soir, le respect du droit des migrants à être pris en charge, qui à part nous se soucie du droit des Français à vivre en paix, chez eux, dans leur pays. Notre politique migratoire ne doit plus être centrée sur la volonté des derniers arrivants, mais sur le consentement de la Nation», a indiqué Jordan Bardella au cours de sa prise de parole.
«C'est aux Français, et à eux seuls, de décider qui peut entrer sur notre sol, qui peut s'y maintenir, et qui ne le peut pas. La France gouvernée par le Rassemblement national refusera ce pacte de submersion. Elle fera respecter ses lois et l'autorité de l'État», a poursuivi le président du RN, face à un public tout acquis à sa cause.
Un constat alarmant dressé sur l’insécurité
Question au cœur de l’actualité depuis plusieurs mois, l’insécurité en France a été évoquée par Jordan Bardella lors de sa prise de parole.
«Partout en France, tous les seuils d'alerte ont été dépassés, et avec eux la dégradation de la situation sécuritaire du pays. Selon les chiffres officiels du ministère de l’Intérieur, nous avons franchi les 1.000 agressions par jour ! 1.000 agressions par jour, c'est 1.000 traumatismes par jour, c'est 1.000 blessures qui restent à vie, c'est 1.000 compatriotes frappés par une violence qu'aucun ne devrait jamais subir», a-t-il déclaré, critiquant de nouveau l’immigration en France et rappelant que cette immigration changeait Marseille «comme elle change de nombreux quartiers en France».
Emmanuel Macron qualifié de «grand effaceur»
Le président du Rassemblement national s’en est également pris directement à Emmanuel Macron lors de son discours, le qualifiant de «grand effaceur» en raison de ses prises de décision sur l’écologie et l’immigration, avec une anaphore sur ses sept années de présidence.
«Sept ans de macronisme ont affaibli la France. Sept longues années, marquées d’hyper-communication, d’insincérité, de volte-face, d’"en même temps" et d’incohérence qui auront fait perdre à la France un temps précieux. Sept ans où Emmanuel Macron été capable de dire tout et son contraire d’un jour à l’autre, avec, à chaque fois, la triste passion de celui qui croit avoir berné son interlocuteur. Sept ans où ils ont attaqué avec outrance toutes les mesures que nous portions, avant de venir en légitimer certaines toujours au pied du mur. Et dans cette tragédie, les observateurs médiatiques applaudissent !», a-t-il scandé.
Des remerciements envers Marine Le Pen
Après avoir attaqué Emmanuel Macron, le président du Rassemblement national s’est adressé à Marine Le Pen, qu’il a tenu à remercier.
«Chère Marine, il y a cinq ans, vous m’aviez accordé votre confiance, dans un pari dont tout le monde s’accordait à dire qu’il était osé. Depuis ce jour, je n’ai été habité que par une seule chose : me montrer digne de cette confiance et ne jamais vous décevoir. Même cinq ans après, je crois qu’il est toujours le moment de vous dire merci», a-t-il déclaré à celle qui clôturera «symboliquement» sa liste lors des élections européennes du 9 juin prochain.