Dans son bulletin trimestriel publié ce jeudi 29 février, Météo-France a fait savoir que l’hiver 2023-2024 est le 3e plus chaud jamais enregistré en France, derrière 2020 et 2016. L’anomalie se confirme puisque ces températures hivernales supérieures à la normale surviennent après l’automne le plus chaud jamais mesuré dans l’Hexagone.
Une situation assez alarmante. À la veille de l’entrée en vigueur du printemps météorologique, couvrant les mois de mars, avril et mai, l’institut français de météorologie, Météo-France, est revenu ce jeudi 29 février sur cette saison hivernale à demi-teinte, marquée aussi bien par des températures parfois très douces et printanières que par des épisodes orageux, pluvieux, voire neigeux.
Et dans son bulletin trimestriel, Météo-France a fait savoir que l’hiver 2023-2024, couvrant les mois de décembre, janvier et février, a été «le 3e plus chaud jamais enregistré en France».
Le service météorologique a expliqué qu’«à l’échelle de la France et de la saison, la température moyenne devrait être supérieure à la normale d’environ 2 °C (moyenne de référence 1991-2020). L’hiver 2023-2024 se classe ainsi au 3e rang des hivers les plus chauds depuis le début des mesures en 1900, derrière l’hiver 2020 (+2,3 °C) et l’hiver 2016 (+2,1 °C)».
Du côté du mercure, les températures ont été particulièrement douces durant ces trois derniers mois. Comme le note Météo-France, l’hiver 2023-2024 a été très contrasté, et ce en raison d’un épisode hivernal au début de l’année en cours, soit du 8 au 20 janvier, avant qu’un redoux exceptionnel ne prenne le relais. Cette douceur s’est poursuivie durant le mois de février 2024.
«Avec une anomalie de +3,6 °C à l’échelle du mois, février 2024 est ainsi le deuxième mois de février le plus chaud jamais enregistré à l’échelle du pays, derrière février 1990 (+4 °C)», précise Météo-France, ajoutant que «depuis février 2022, tous les mois ont été au-dessus des normales, excepté avril 2023».
Du côté de la pluie, l’hiver 2023-2024 est excédentaire sur l’ensemble des régions, «à l’exception de la Corse et du Languedoc-Roussillon. En moyenne sur le pays, l’excédent pluviométrique atteint environ 10 % cet hiver».
Dernier point important, il est également impératif d’analyser la durée d’ensoleillement dans l’Hexagone durant cet hiver. Là encore, des anomalies ont été relevées notamment du Centre-Ouest au Bassin parisien et aux Ardennes où le déficit a atteint 10 à 30%. «En revanche, l’ensoleillement a été conforme à la saison sur les régions méditerranéennes, et plus localement sur le sud de l’Alsace», a détaillé Météo-France.
Un hiver impacté par le changement climatique
Hormis ces données, une autre question revient régulièrement : quel est l’impact du changement climatique sur le «réchauffement» de l’hiver ? En réalité, la réponse est plutôt logique.
En effet, l’hiver 2023-2024, comme celui de 2020 ou encore de 2016, a été particulièrement marqué par des températures printanières. En parallèle, les séquences hivernales, qui constituent la saison elle-même, ont été de courtes durées avec très peu d’épisodes de neige en plaine et peu de gelée.
«La hausse des températures, conséquence du changement climatique, entraîne un raccourcissement de la saison hivernale : nos hivers sont moins froids qu’auparavant, les gelées durables et la neige en plaine deviennent de plus en plus rares», a détaillé le service météorologique français.
«L’état de l’enneigement dans nos montagnes (…) a été déficitaire voire quasi nul en basse et moyenne montagne (Vosges, Jura, Massif central, Corse et Pyrénées) sur une grande partie de l’hiver. Dans les Alpes, la succession d’épisodes perturbés, associés à une limite pluie-neige qui remonte à plus haute altitude, a entraîné un enneigement déficitaire à basse altitude mais excédentaire en haute montagne», a-t-il conclu.