Une campagne défendant la réouverture des accueils physiques dans les services publics, en lien avec une proposition de loi adoptée en novembre dernier, prend de plus en plus de poids. Elle invite notamment le plus grand nombre à interpeller les élus pour faire avancer les choses.
Plus d’humains et moins de machines. Depuis plusieurs jours, une campagne en faveur de la réouverture des accueils physiques dans les services publics fait grandement parler. Celle-ci se traduit par la création d’un site internet : rouvreznosservicespublics.fr.
Depuis la crise de Covid-19, le gouvernement a accéléré, en réaction, sa politique de «dématérialisation», supprimant purement et simplement certains postes d’accueils dans certains services, tels que Pôle Emploi, l’Assurance Maladie, les préfectures, ou encore la CAF.
Une situation qui a compliqué la vie des Français, souvent âgés, résidant dans des zones rurales, mais aussi ceux habitant parfois en périphérie des zones urbaines. «C’est désormais à l’usager ou l’usagère de se substituer à l’administration et de trouver les moyens «de se former, de se faire aider, de faire, d’être capable», a expliqué la Défenseure des droits Claire Hédon, soutenant cette campagne.
Ainsi, cette plate-forme propose aux intéressés d’interpeller directement des élus, mais aussi de signer une pétition, déjà soutenue par plus de 90.000 personnes afin d’appuyer cette campagne.
La suite d’une proposition de loi
Cette campagne fait suite à l’adoption d’une proposition de loi défendue par La France insoumise le 30 novembre dernier, lors de la niche parlementaire du groupe.
Ce texte avait en effet été adopté en première lecture par 122 voix contre 29. Il visait à ce «qu’aucune démarche administrative ne soit accessible uniquement par voie dématérialisée».
L’administration doit «assurer à chaque étape de toute démarche administrative, la possibilité pour tout usager de demander un traitement par courrier» et «d’être reçu et pris en charge dans un délai raisonnable par une personne physique», avait défendu Danièle Obono, à l’initiative de cette proposition de loi. Ce texte est désormais attendu à l'étude au Sénat.