L'ancien Premier ministre Edouard Philippe a regretté ce lundi que la France «ne réforme pas grand chose», s’inquiétant de l’état des finances publiques.
Considérer la dette comme une «obsession politique». Dans un entretien accordé à nos confrères de L’Opinion ce lundi, Edouard Philippe s’est fortement inquiété de l’état des finances publiques, quelques jours après les propos du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, qui a annoncé une réduction de dix milliards d’euros de dépenses.
L’ancien Premier ministre, aujourd’hui président du parti Horizons, a considéré que le gouvernement ne réformait pas assez pour affronter ses défis budgétaires. «En 2017, le président de la République disait beaucoup, et j'étais d'accord, que, quitte à dépenser, il fallait réformer massivement. Aujourd'hui, le problème, c'est qu'on ne réforme pas grand-chose», a-t-il déclaré.
De plus en plus pressenti pour prendre la suite d’Emmanuel Macron en 2027, le maire du Havre tend à se différencier du chef de l’État, regrettant sa stratégie pour régler certaines problématiques. «Il faut commencer à se guérir de la tentation de tout résoudre à coup de chèques à plusieurs centaines de millions d'euros, voire milliards d’euros, dès qu'un problème survient», a-t-il estimé.
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a dévoilé ces derniers jours 10 milliards d'euros d'économie pour tenir les objectifs de réduction du déficit à 4,4% du PIB, après avoir ramené la prévision de croissance pour 2024 à 1%. La dette publique s'élève, elle, à plus de 3.000 milliards d'euros au 3e trimestre 2023, selon l'Insee, contre 2.200 milliards environ fin 2017.