En dépit de tensions majeures au moment de son arrivée au Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron a débattu avec des professionnels du secteurs et des représentants syndicaux ce samedi. Il a plaidé pour un retour au calme, évoquant sa volonté de dialoguer.
Une visite musclée. Samedi 24 février, en marge du Salon de l'agriculture qui se tient comme chaque année Porte de Versailles à Paris, Emmanuel Macron a recueilli les doléances des agriculteurs regroupés autour de lui, chacun portant un signe distinctif de son organisation syndicale : bonnets jaunes, casquettes vertes ou rouges.
Accoudé sur une table mange-debout, veste de costume tombée, le président a écouté la colère des professionnels de l’agriculture et tenté de débattre avec eux après l’annulation du grand échange qui aurait été promis.
«La confrontation, ça ne produit rien»
«Je veux bien parler à tout le monde, simplement, tout le monde siffle (...) on est là pour se causer», a lancé le chef de l'Etat, entouré de ses ministres Marc Fesneau et Agnès Pannier-Runacher. «Je suis en train de vous dire que le boulot est fait sur le terrain, on a repris les copies, on est en train de faire toute la simplification», a-t-il poursuivi devant des représentants de trois syndicats, FNSEA, Jeunes agriculteurs et Coordination rurale, notamment.
«Je préfère toujours le dialogue à la confrontation (...) La confrontation, ça ne produit rien», a asséné le chef de l'État. Et de compléter : «il faut que le salon se passe bien parce que pour vos collègues, c'est parfois des mois, voire des années de boulot. Ils sont montés avec leurs bêtes, avec leur travail pour le montrer». L'un des interlocuteurs du président a aussi souhaité aborder le thème du suicide, précisant avoir lui-même «failli passer à l'acte» au mois d'août.
Notant les questions sur une feuille de papier, tentant parfois difficilement de répondre entre les éclats de voix et protestations, le président a notamment été interpellé pêle-mêle sur les conséquences de la guerre en Ukraine, la simplification administrative, l'écologie vécue comme «punitive» par certains agriculteurs ou encore la rémunération des agriculteurs.
Le président est arrivé aux alentours de 08H00 au Salon pour y rencontrer des syndicats de la profession, après plusieurs semaines de crise agricole. Au même moment, des manifestants, certains munis de sifflets, se sont précipités dans l'entrée principale où des heurts se sont produits avec le service d'ordre. «Macron démission» et «rendez-le», criaient les manifestants à l'intérieur. Les CRS ont été obligés d'intervenir pour tenter de ramener le calme, au vu de la confusion et de la tension.