Le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête ce jeudi 22 février, faisant suite à un signalement du président du Sénat, Gérard Larcher, concernant une «potentielle sextape utilisée à des fins de chantage».
Une vidéo utilisée comme «un moyen de pression». Une enquête a été ouverte après un signalement du président du Sénat, Gérard Larcher, portant «sur une potentielle sextape utilisée à des fins de chantage» au sein du Palais du Luxembourg, a indiqué jeudi le parquet de Paris.
Ce signalement avait été émis après un article du Canard enchaîné du 7 février évoquant «une sextape» impliquant «un sénateur». Cette vidéo intime serait devenue «un moyen de pression» pour une assistante médicale qui aurait, selon l'hebdomadaire, vu son salaire «vite augmenté de 45%».
Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance faite aux personnes de la police judiciaire parisienne, a précisé le parquet, qui confirmait une source proche du dossier. Les enquêteurs vont se pencher sur des faits susceptibles de relever de trois délits passibles de deux ans d'emprisonnement et 60.000 euros d'amende, a ajouté le ministère public.
Une assistante médicale recrutée «sur la base de faux diplômes»
Le premier délit concerne la transmission de l'image d'une personne présentant un caractère sexuel. Quant au second, il s'agit de l'utilisation, la conservation ou la divulgation d'un document ou enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel obtenu par une atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui.
Et enfin, la diffusion, sans l'accord de la personne, d'un enregistrement ou document portant sur des paroles ou images à caractère sexuel et obtenu avec son consentement ou par elle-même. Outre ce signalement, l'association AC Anti-Corruption a porté plainte le 19 février pour demander au parquet de Paris d'ouvrir une enquête pour détournement de fonds publics, prise illégale d'intérêt et abus de confiance.
Le 7 février, le médecin du Sénat a également adressé un courriel aux 348 sénateurs. Dans cet écrit, dont l'AFP a eu copie, le médecin faisait le lien entre son licenciement à compter du 15 février et la vidéo compromettante qu'il dit avoir signalée.
Il évoquait le cas de l'assistante médicale, recrutée selon lui «sur la base de faux diplômes». Celle-ci détiendrait «des éléments compromettants de son amant», présenté comme «une autorité du Sénat», afin de «conserver un levier de pression en cas de difficultés éventuelles».
Mais une source haut-placée du Sénat a affirmé à l'AFP, le 9 février, que le licenciement du médecin était justifié par la découverte d'une «activité professionnelle (exercée) en parallèle de ses fonctions» et qui «a compromis gravement le bon fonctionnement du cabinet médical et de l'équipe administrative».