Un préavis de grève reconductible a été déposé par les organisations syndicales concernant les salariés de la tour Eiffel pour le lundi 19 février prochain. Le site touristique sera, comme en décembre dernier, fermé au public.
Des salariés mobilisés. Les organisations syndicales (CGT et FO) de la société d'exploitation de la tour Eiffel (SETE) ont déposé un préavis de grève reconductible concernant les salariés de la tour Eiffel, à date du lundi 19 février. Ce mouvement intervient un peu plus d'un mois après la dernière grève, le 27 décembre 2023, le jour des 100 ans de la mort du concepteur du monument Gustave Eiffel, en raison d'une gestion décriée de la Ville de Paris, qui détient 99% de la SETE.
«La principale revendication porte sur la redevance annuelle que compte prélever la Ville de Paris, actionnaire majoritaire du monument. Passant ainsi de 8 à 50 millions d'euros par an ce qui aura forcément un impact conséquent sur la réalisation des travaux nécessaires à la pérennisation du monument et de ses installations», a expliqué à CNEWS Denis Vavassori, technicien et représentant CGT pour la tour Eiffel.
Les représentants syndicaux dénoncent des coûts de travaux sous-estimés par Paris et des recettes surévaluées, insistant notamment sur la nécessité de réduire la jauge de visiteurs vis-à-vis des projections faites par la Ville. Cette dernière prévoit près de 7,5 millions de visiteurs à l'année, tandis que le site avait attisé la curiosité de 5 millions de personnes en 2022, selon les chiffres de Statista.
Redéfinition du modèle économique
L'inquiétude est d'autant plus profonde chez les salariés de la tour Eiffel puisque depuis le 1er novembre 2017, la gestion des travaux incombe désormais à la société d'exploitation, dans le cadre de la délégation de service public courant jusqu’en 2032.
«Nous souhaitons que le modèle économique de la société d'exploitation de la tour Eiffel permette de garantir la réalisation de ces travaux, ce qui n'est absolument pas possible dans ces conditions. Nous avons besoin d'une certaine souplesse sur cette redevance pour pouvoir la verser sans que ce soit au détriment du monument, de la qualité d'accueil de nos visiteurs et des conditions de travail des salariés», a poursuivi Denis Vavassori, qui n'exclut pas des mobilisations en amont des JOP de Paris 2024 (26 juillet au 8 septembre).
«Nous espérons que des négociations préalables dans le cadre du préavis de grève, permettront d'éviter à avoir à entrer dans un mouvement social à compter du 19 février. Si toutefois cela était inévitable, nous aviserons en fonction des négociations. Si besoin, nous nous mobiliserons à nouveau d'ici les JO. Il serait très regrettable de ne pas avoir abouti d'ici là», a précisé le représentant CGT pour la tour Eiffel.