Ce lundi 12 février, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin a réaffirmé la nécessité de discuter de la question du droit du sol à Mayotte, dénonçant les réticences de la gauche, appelant même «les beaux esprits parisiens» à sortir du «périphérique».
La situation du 101e département français continue de faire vivement réagir. Dans un entretien accordé à nos confrères de Ouest-France ce lundi soir, Gérald Darmanin a défendu sa décision de supprimer le droit du sol à Mayotte, justifiant «une demande de la population locale à l’Etat».
Depuis plusieurs mois, l’île est frappée par une importante hausse de l’immigration irrégulière. De ce fait, plusieurs élus mahorais ont demandé à l'exécutif d'engager une révision constitutionnelle, destinée à supprimer le droit du sol sur leur territoire. «S’il n’y a pas de solution politique, ce sera un bain de sang, l’île ne peut plus attendre», a averti la députée Liot Estelle Youssouffa ce lundi sur le plateau de CNEWS.
C'est dans cette optique que Gérald Darmanin, et sa nouvelle ministre déléguée aux Outre-mer Marie Guévenoux, ont été reçus à l’Elysée par Emmanuel Macron ce lundi.
Une réponse cinglante en direction de la gauche
Si cette idée est soutenue par la majorité, mais aussi par Les Républicains et le Rassemblement national, qui avait déposé une proposition de loi en 2018, la gauche voit d’un très mauvais œil cette hypothèse d’une suppression du droit du sol. «Ceci ne résoudra absolument pas la situation que vivent les Mahoraises et les Mahorais», a considéré la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot.
Un constat appuyé par Arthur Delaporte, porte-parole des élus socialiste à l’Assemblée nationale. «C’est une double faute, le gouvernement joue un jeu dangereux avec l’extrême droite», a-t-il déclaré.
Gérald Darmanin ne partage pour autant pas cet avis. Appuyant sur l’importante demande de la population locale, le locataire de Beauvau a appelé les «beaux esprits parisiens« à «sortir du périphérique» et «d’aller à Mayotte».
Selon un sondage de l’institut CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD, 73% des Français sont favorables à la fin du droit du sol sur l’île de Mayotte, tandis que 65% des personnes interrogées sont pour sa suppression sur l’ensemble du territoire.