Gabriel Attal prononce ce mardi 30 janvier sa déclaration de politique générale devant le Parlement. Une prise de parole attendue, qui permettra au Premier ministre de fixer un cap, alors que la France traverse de plein fouet la colère des agriculteurs.
C’est l’heure du grand oral pour Gabriel Attal. Le Premier ministre doit prononcer ce mardi 30 janvier devant le Parlement sa déclaration de politique générale.
Cet exercice, tradition républicaine, permet au locataire de Matignon d’exposer le cap et les objectifs qu’il compte mener avec son gouvernement.
Il est d’usage, sans pour autant que ce soit obligatoire, que le Premier ministre se soumette par la suite à «un vote de confiance» des parlementaires. Dans le cas de Gabriel Attal, celui-ci a refusé de s’y prêter, assumant le futur dépôt d’une motion de censure de la gauche.
Trois sujets importants
Il est rare que le Premier ministre fasse des annonces concrètes lors d’une déclaration de politique générale. Gabriel Attal ne devrait pas déroger à la règle, même s’il n’est pas exclu qu’il revienne sur des thématiques déjà évoquées depuis sa nomination le 11 janvier dernier.
La place de l’école, chère au chef du gouvernement, pourrait ainsi revenir lors de ce discours. «L’école sera la mère des batailles de mon gouvernement et j’en serai le garant», annonçait-il en quittant la rue de Grenelle, assurant vouloir poursuivre «le combat pour la laïcité à l’école et dans la République».
Le Premier ministre a également rappelé sa volonté de «dialoguer sur le terrain», et «d’aller à la rencontre des Français». Lors de son déplacement dimanche dans une exploitation agricole d’Indre-et-Loire, il a ébauché les «trois piliers» qui devraient structurer sa déclaration, à savoir «le travail», «les services publics» et la «transition écologique».
Sur le premier volet, Gabriel Attal a ciblé les classes moyennes, «ceux qui ne peuvent compter que sur leur boulot et ont le sentiment de ne rien recevoir en retour». L'accès aux soins, l'éducation «mère des batailles», la sécurité et l'autorité, seront eux les thèmes centraux de la partie sur les services publics.
Au chapitre écologique, le Premier ministre a dit espérer «sortir des débats stériles entre croissance et climat», promettant de bâtir «un nouveau modèle de croissance, car l'écologie crée des emplois».
Un discours dans un contexte tendu
Au-delà de la pression d’une partie de l’opposition, Gabriel Attal prononcera son discours dans un contexte social particulièrement tendu. En effet, depuis sa prise de fonction, le Premier ministre a eu à gérer plusieurs crises.
Que ce soit celle liée à sa prédécesseure, la nouvelle ministre de Éducation nationale Amélie Oudéa-Castéra, ou bien celle autour des agriculteurs, qui dénoncent des normes européennes inégales, et à laquelle il a tenté de faire face, en annonçant un certain nombre de mesures. Pour autant, Gabriel Attal est toujours confronté à une forte insurrection du monde agricole, dont une partie a décidé de faire «le siège de Paris» et du marché de Rungis, pour protester et par la même occasion peser dans l’agenda du chef du gouvernement, décidé à éteindre l’incendie.
Une fois ce discours prononcé, la deuxième salve de nominations prévues pour boucler la nouvelle équipe gouvernementale devrait intervenir «assez rapidement», a assuré la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, la semaine dernière.