Face aux mauvais comportements des propriétaires mettant en location leur bien, le groupe communiste au Conseil de Paris souhaite interdire l'accrochage des boîtes à clé dans l'espace public.
Paris lance la chasse à la boîte à clé. Lors du prochain conseil municipal au mois de février, le groupe communiste souhaite déposer un vœu pour faire interdire l'accrochage des boîtes à clé installées illégalement dans la capitale. L'idée étant de responsabiliser les propriétaires face à des pratiques qui se multiplient, malgré la législation en vigueur.
Vous en avez forcément déjà vu ou été confronté à cette pratique lors d'une location. Cette petite boîte métallique avec un code renferme la clé d'un logement. Elle est utilisée par les propriétaires car elle permet pour le locataire de prendre sa clé à toute heure, sans la nécessité d'être sur place. Mais certains propriétaires les installent à des endroits inappropriés.
Des règles précises
Pourtant, les règles dans ce cas sont plutôt précises. Il est parfaitement interdit de placer ces boîtes à clé dans l'espace public ou le mobilier urbain comme une barrière ou un grillage à l'extérieur du logement. S'il s'agit d'une maison individuelle, il faudra alors la mettre dans la zone de propriété.
Dans le cas d'une copropriété, il faut engager plusieurs démarches. Si celle-ci autorise les locations saisonnières, ce qui n'est pas toujours le cas, il faut ensuite que l'installation d'une boîte à clé soit acceptée lors d'une assemblée générale, qui valide aussi son emplacement.
Problème, dans le cas d'une copropriété, il est rare que le syndic accepte d'en placer une devant la porte d'entrée. Il faut donc permettre au locataire de pouvoir rentrer dans l'immeuble, avant qu'il ne récupère la clé devant la porte. C'est ce casse-tête qui pousse certains à la placer sur la voie publique.
Des grandes villes les ont déjà interdites
Face à ces pratiques, plusieurs grandes villes ont renforcé la lutte contre la prolifération des boîtes à clé. C'est le cas de Lille, qui a commencé à les retirer depuis mai 2022. Lorsqu'elles sont récupérées, elles sont amenées à la fourrière.
Annecy, Biarritz, Besançon et dernièrement Nice ont toute franchi le pas. Pour cette dernière, le maire Christian Estrosi a prévenu les habitants en octobre 2023 : «Nice étant la deuxième ville après Paris en termes d’annonces de locations saisonnières, j’ai souhaité dès 2014 engager une politique forte d’encadrement, avec une procédure de changement d’usage et de compensation afin de préserver un équilibre de l’offre sur notre territoire», a-t-il expliqué.
Devant la multiplication de boites à clefs sur le mobilier urbain et la voie publique, j'ai pris le 10 octobre un arrêté permettant leur retrait dans un délai de 15j après mise en demeure du propriétaire. pic.twitter.com/5hVHDjEocw
— Christian Estrosi (@cestrosi) October 19, 2023
Dans le cas de Paris, si le vœu des communistes est adopté au Conseil, «un arrêté pourrait être pris dans la foulée, permettant à la Ville de Paris de faire retirer les boîtiers installés de manière abusive», probablement avant le début de l'été. Un calendrier qui collerait avec l'organisation des Jeux olympiques de cet été.