Alors que le procès des trois policiers accusés dans l'affaire Théo Luhaka, victime de «violences policières» à Aulnay-sous-Bois en 2017, devrait prendre fin ce vendredi 19 janvier, l'avocat général a requis des peines allant jusqu'à trois ans de prison avec sursis, ce jeudi 18 janvier.
Dans le cadre du procès aux assises de Seine-Saint-Denis concernant l’affaire Théo Luhaka, des peines allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement ont été requises, ce jeudi 18 janvier, contre des trois policiers accusés d’avoir grièvement blessé le jeune homme à l'anus avec une matraque télescopique lors d’une interpellation à Aulnay-sous-Bois en 2017.
Poursuivi pour des violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente, l’auteur du coup de matraque, Marc-Antoine Castelain, pourrait écoper de la peine la plus lourde de trois ans de prison avec sursis.
Concernant Jérémie Dulin et Tony Hochard, les deux autres accusés poursuivis pour des violences volontaires, l'avocat général, M. Pageot, a demandé respectivement des peines de six et trois mois de prison avec sursis.
Le magistrat, spécialisé dans les dossiers de violences policières, a justifié ces peines par l’«absence d’antécédent» judiciaire des trois accusés, ainsi que le temps écoulé depuis le début de l’affaire, soit sept ans.
«Un contrôle d’identité banal et au bout du compte une vie brisée»
«On part sur un contrôle d’identité banal et au bout du compte une vie brisée», a regretté l'avocat général, qui a déclaré, en préambule de ses réquisitions, que «ces peines peuvent paraître dérisoires».
Au cours de son interpellation, le 2 février 2017, dans la cité des 3.000 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le jeune homme avait reçu un coup à travers son caleçon avec la pointe du bâton télescopique de défense (BTD) de Marc-Antoine Castelain. Depuis lors, la victime, âgée de 29 ans, souffre d'incontinence et garde des séquelles irréversibles, malgré deux interventions chirurgicales, selon les experts médicaux.
L’agent a exprimé sa «compassion» au tribunal, mais a estimé son «coup légitime» car «enseigné à l'école». Cependant, une enquête administrative menée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait conclu à «un usage disproportionné de la force».
Attendu pour le vendredi 19 janvier, le verdict judiciaire sera accompagné de sanctions disciplinaires d'un point de vue administratif, comme l'a indiqué la préfecture de police.