Selon un sondage exclusif de l’institut CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD, publié ce mercredi 17 janvier, près de sept Français sur dix (69%) considèrent qu'il ne faut pas favoriser l'immigration pour assurer l'avenir démographique du pays.
Face à une démographie déclinante, l'immigration n'est pas une solution pour une grande majorité des Français. Alors le nombre de naissances a fortement baissé en France ces dernières années, un sondage de l’institut CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD révèle ce mercredi que 69% des Français ne pensent pas qu'il faille favoriser l'immigration pour assurer l'avenir démographique de la France. A contrario, 30% sont favorables à cette idée, tandis qu’1% ne se prononcent pas.
Un résultat quasiment identique à la question déjà posée en mai 2021. A l’époque, près de 7 Français sur 10 (69%) ne considéraient pas que favoriser l'immigration permettrait d'assurer l'avenir démographique du pays. En opposition, 31% avait répondu «oui» la question posée par l'institut CSA, un point de plus qu'en 2024.
Dans le détail, les femmes sont plus opposées à cette idée que les hommes, à hauteur de 71% contre 67%. En ce qui concerne l’âge des personnes sondées, 74% des Français ayant entre 35 et 49 ans ont répondu «non». Ils devancent les plus de 50 ans (69%). S’ils sont également majoritairement contre, les 18-24 ans sont, eux, plus partagés, avec 56% de jeunes qui ne souhaitent pas favoriser l’immigration pour assurer l'avenir démographique de la France.
Du côté des catégories socioprofessionnelles, les CSP-, soit les catégories socioprofessionelles les moins privilégiées, sont largement contre cette alternative pour assurer l’avenir démographique de la France (76%), loin devant les inactifs (67%) et les CSP+ (65%).
Un important clivage entre la gauche et la droite
Si l’on se penche sur l’opinion politique du panel interrogé, un réel clivage s’installe. En effet, les sondés proches de la gauche considèrent dans leur grande majorité qu'il faut favoriser l'immigration (59%) pour garantir l'avenir démographique de la France. Dans le détail, 60% des sympathisants du Parti socialiste, 58% d’Europe Ecologie Les-Verts et 56% de La France insoumise ont répondu «oui» à l’institut CSA.
Mais de l’autre côté de l’échiquier politique, les réponses sont diamétralement opposées. En effet, 84% des sondés proches des Républicains, 94% de ceux proches du Rassemblement national et 92% de Reconquête y sont opposés. Des pourcentages en corrélation avec les lignes et programmes politiques de ces partis, qui souhaitent une baisse importante de l’immigration en France.
Au sein de la majorité, 63% des Français proche des idées de Renaissance ne veulent pas favoriser l’immigration à des fins démographiques.
Ces résultats interviennent alors que le nombre de naissances a reculé de 6,6% en France en 2023, passant sous la barre symbolique des 700.000 pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a indiqué l’Insee dans des données publiées mardi dernier.
Une baisse de la natalité qu'Emmanuel Macron, s'exprimant lors d'une conférence de presse mardi soir, a lié à une baisse de la fertilité. Le chef de l'Etat a ainsi annoncé un «grand plan» à venir pour lutter contre l'infertilité, qui touche 3,3 millions de Français.
D'après les spécialistes, cet état peut avoir des origines diverses telles que l'endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques chez les femmes, mais peut aussi s'expliquer par des facteurs liés au mode de vie, comme le tabac, l'alcool et l'obésité. Une baisse de la qualité du sperme, pouvant être partiellement liée à des facteurs environnementaux, pourrait aussi être l'une des causes.
Le chef de l'Etat a également annoncé l’instauration d’un «congé de naissance», qui remplacerait le congé parental.
«Je crois profondément que la mise en place d'un nouveau congé de naissance serait un élément utile, pour la démographie», a assuré le président.
L'immigration européenne pas non plus plébiscitée
Quoi qu'il en soit, et c'est l'autre enseignement de cette étude de l’institut CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD, pour lutter contre le vieillissement et la baisse de la natalité en France, une autre majorité de sondés (53%) sont opposés à ce que l'Etat ait recours à l’immigration qu'elle soit européenne ou extra-européenne.
En face, 32% des personnes interrogées estiment que faire appel à l'immigration européenne constituerait pourtant une solution pour lutter contre le vieillissement et la baisse de la natalité en France, lorsque 15% sont sur la même ligne si cette immigration est extra-européenne.
Dans le détail, 58% des femmes ont répondu qu'il ne fallait pas faire appel l'immigration qu'elle soit Europénne ou non, contre 48% pour les hommes.
Les Français âgés entre 35 et 49 ans sont les plus nombreux à ne pas vouloir de l'immigration face au vieillissement et la baisse de la natalité (61%), devant les 25-34 ans (58%). A l'opposé, 41% des personnes interrogées ayant 65 ans et plus pensent qu'il faut faire appel à l'immigration européenne.
En ce qui concerne l'échiquier politique, 34% des électeurs de gauche ne souhaitent pas que l'on fasse appel à l'immigration pour lutter contre le vieillissement et la baisse de la natalité, contre 45% du côté de Renaissance et 60% pour ceux de droite.
* Sondage réalisé du 16 au 17 janvier par questionnaire auto-administré en ligne sur un échantillon national représentatif de 1.012 personnes âgées de plus de 18 ans.